jeudi 17 février 2011

DSK, très à droite de la gauche

Pour Dominique Strauss-Kahn, les choses se compliquent. Attendu aujourd’hui à Paris où il va participer, au titre du Fonds monétaire international (FMI), à un sommet des ministres des Finances du G20, il est plus que jamais assis entre deux chaises, en feignant de n’être assis que sur une seule : le fauteuil de directeur du FMI d’un côté, sa possible (ou probable) candidature aux primaires du PS de l’autre. D’ici au 13 juillet maximum, il devra avoir dit oui ou non au PS, donc oui ou non au FMI puisque les deux responsabilités ne sont pas compatibles.


Sans doute les sondages restent-ils pour lui flatteurs, mais ils sont à la baisse : – 14 points d’opinions favorables dans le dernier baromètre mensuel Ipsos-Le Point chez les sympathisants de gauche. Martine Aubry le devance de… 21 points. Parallèlement, lui que son statut washingtonien avait jusqu’ici protégé reçoit maintenant des « scuds », ou sait qu’ils se préparent ; il aurait perdu le contact avec le terrain, il incarnerait la France d’en haut, voire la France des riches ; il serait redoutablement séducteur. Enfin, pour échapper au pancrace militant, il rêverait d’être directement « nommé » à l’Elysée. Sans passer par la case « élection ».


La droite le juge à gauche
Mais l’attaque que doit déjouer d’urgence DSK s’il ne veut pas être plus gravement « plombé », c’est l’attaque… politique ; cet homme de gauche serait… un homme de droite. Certes, le 10 novembre dernier sur Canal +, Anne Sinclair, son épouse et porte-parole, a assuré, rappelant ses états de service depuis trente-cinq ans, qu’il fallait être « tordu » pour prétendre que « Dominique n’est pas de gauche ». Mais le propos est court. Dans une enquête Ifop réalisée les 10 et 11 septembre 2010 pour France-Soir, si DSK est jugé « le plus capable » de faire gagner la gauche en 2012, son image « d’homme de gauche » est en revanche très brouillée. Question : qui est le plus fidèle aux idées et aux valeurs de la gauche ? Réponse : Martine Aubry (45 %), devant DSK (30 %) et Royal (20 %). Et encore Strauss-Kahn ne doit-il son résultat qu’au soutien des sympathisants de droite. Car si on ne prend en compte que les électeurs de gauche, le patron du FMI arrive en troisième position (19 %) derrière Aubry (51 %) et… Royal (26 %).


Clairement, le réalisme économique que revendique DSK (dans la tradition d’un Mendès-France, d’un Rocard ou même d’un Delors) le coupe d’une partie de la gauche profonde. Et sa politique libérale – voire hyperlibérale – à la tête du FMI fait le reste. Lui vante sa réforme du FMI, sa volonté de « réguler » les marchés en folie et son espoir d’une vraie « gouvernance mondiale ». Les électeurs répondent en écho : rigueur, rigueur, rigueur. Mélenchon, faisant du Mélenchon, assure que le FMI est une organisation « vouée à organiser le désordre et la famine ». Cela manque de… nuances. Il reste que le FMI, en échange d’une nouvelle aide de 15 milliards d’euros à la Grèce, vient d’exiger une accélération de son programme de privatisations. Sur cela aussi, à Paris, DSK devra s’expliquer
http://www.francesoir.fr/actualite/politique/dsk-tres-droite-gauche-73943.html
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