samedi 28 mai 2011

Primaire PS : certains préfets traînent des pieds

Dans un peu plus de quatre mois, le 8 octobre prochain, les Français seront appelés à désigner le candidat socialiste pour 2012 à l'occasion de la primaire organisée par le parti de Martine Aubry. Mais qui dit élection interne, dit organisation. Et sur ce point, il semblerait que le Parti socialiste rencontre quelques difficultés logistiques, notamment pour récupérer, comme prévu, les listes électorales auprès des préfectures. "Un certain nombre de préfets sont réticents pour (les) communiquer. Il va falloir qu'ils s'y mettent", a déclaré jeudi Ségolène Royal sur RTL, appelant le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, à "mettre un peu d'ordre" pour que les listes soient transmises rapidement.
Le même jour, Benoît Hamon confirmait ces problèmes logistiques. Certains préfets ne semblent "pas du tout pressés" de donner au PS ces listes électorales. "Cette réticence à ce qu'un parti politique organise un évènement démocratique aussi original que celui-là n'est pas saine", a estimé le porte-parole socialiste sur France Inter. Il a également indiqué que Solférino avait "déjà demandé" à Claude Guéant d'intervenir et que ce dernier s'était "plutôt montré accommodant".

9.000 bureaux "validés et installés"

Plusieurs difficultés se posent aux socialistes. Certains départements n'auraient en leur possession que des listes sur format papier, et non numériques. Des "raisons tout à fait acceptables" pour Benoît Hamon. Mais d'autres le sont moins. "Il y a quelques préfectures dont nous n'avons toujours pas le listes électorales, quel que soit le format", avait en effet indiqué mercredi le conseiller politique de Martine Aubry, François Lamy, en charge de cette consultation inédite. Visée par Ségolène Royal comme faisant partie de ce groupe de "réfractaires", le préfet du Pas-de-Calais s'est aussitôt défendu. "Nous sommes de très bonne composition mais nous ne pouvons fournir que ce dont nous disposons (…) et c'est sous cette forme (papier) que les 895 communes du département nous ont transmis leurs listes électorales", a expliqué son cabinet à l'AFP. Charge donc au PS de les numériser en vue de la primaire.
Une contrainte qui prend du temps, alors que le PS aimerait disposer d'un maximum des listes d'ici au "15 juin", a indiqué François Lamy. Pour l'heure, entre "8.500 et 9.000" bureaux de votes sont, pour l'heure, "validés et installés", a précisé le député de l'Essonne. L'objectif étant fixé à 11.000. Selon un sondage Ifop pour le JDDpublié en avril dernier, 15% des Français estimaient qu'ils iraient "certainement" voter les 9 et 16 octobre prochains. Soit "de 5 à 7 millions d'électeurs" sur les 46 millions de personnes inscrites sur les listes électorales, précisait Frédéric Dabi, le directeur de l’Ifop.

Un euro et une charte

"Tout citoyen muni d'une carte d'électeur pourra participer à ces élections dès lors qu'il a envie de choisir le meilleur candidat pour la gauche", a tenu à rappeler Benoît Hamon jeudi. Pour cela, ils devront s'affranchir d'une contribution minimum d'un euro et signer une charte d'adhésion aux valeurs de la gauche. Des modalités critiquées à droite. C'est "une notion de fichage extrêmement préoccupante compte tenu de l'histoire de notre pays", avait estimé en avril dernier le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, qui n'organise pas de primaire au sein du parti majoritaire. Réponse des socialistes : la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), le Conseil constitutionnel et le ministère de l'Intérieur ont donné leur feu vert. Et le vote sera supervisé par une Haute autorité constituée d'un avocat, d'un préfet et d'un juriste.

Aucun commentaire: