Le sondage montre que les Français sont favorables au processus de la primaire, organisée par le Parti socialiste.
Cela légitime la réussite de la primaire comme un objet politique inédit en France. Plusieurs choses me frappent : les 79%, la part – extrêmement élevée – de ceux qui disent que c'est "une très bonne chose" (35%) et le fait qu'il y ait très peu de potentielles critiques. Surtout que ces chiffres sont majoritaires partout, dans absolument toutes les catégories politiques, et qu'ils ne recoupent pas complètement l'électorat socialiste ou même de gauche. Ainsi, le score est élevé (78%) chez les personnes âgées de plus de 50 ans, une catégorie qui vote quand même plus à droite qu'à gauche. C'est également le cas chez les professions libérales et les cadres, qui ne sont pas des catégories acquises formellement à la gauche. Il n'y a pas non plus de réelles différences dans les familles situées à gauche de l'échiquier politique (LO/NPA, Front de gauche, EELV et PS).
Mais seuls 46% des sondés estiment que la primaire a, au final, amélioré leur vision de la politique...
Dans le contexte que l'on connaît, où l'on bat des records d'abstention dans chaque scrutin depuis le début du quinquennat, où il y a une défiance vis-à-vis des politiques – la crise a érodé leur capacité à changer les choses –, une personne sur deux jugent quand même que "cette primaire a amélioré l'image", leur image de la politique. On est au cœur du succès de la primaire. Avec cet exercice citoyen, on a retrouvé une capacité à débattre. Cela me fait un peu penser à ce que l'on avait mesuré dans le débat sur le traité constitutionnel européen. Entre février et mai 2005, les gens s'étaient pris au jeu, avaient lu le traité, il y avait eu beaucoup de débats sur ce sujet. Je trouve que l'on a retrouvé cet esprit là.
Dans le contexte que l'on connaît, où l'on bat des records d'abstention dans chaque scrutin depuis le début du quinquennat, où il y a une défiance vis-à-vis des politiques – la crise a érodé leur capacité à changer les choses –, une personne sur deux jugent quand même que "cette primaire a amélioré l'image", leur image de la politique. On est au cœur du succès de la primaire. Avec cet exercice citoyen, on a retrouvé une capacité à débattre. Cela me fait un peu penser à ce que l'on avait mesuré dans le débat sur le traité constitutionnel européen. Entre février et mai 2005, les gens s'étaient pris au jeu, avaient lu le traité, il y avait eu beaucoup de débats sur ce sujet. Je trouve que l'on a retrouvé cet esprit là.
Les Français semblent donc davantage saluer le processus démocratique…
Il ne faut pas être sur une logique électorale et dire : au-dessus de 50%, c'est bien, et en dessous, ce n'est pas bien. La primaire a surtout aidé les gens qui voulaient voter, et le peuple de gauche à mieux connaître les personnalités des candidats et le programme du PS. Après, 46% des ouvriers – une catégorie pourtant très détachée du politique – sont quand même "plutôt d'accords" pour dire que la primaire a amélioré l'image qu'ils avaient de la politique, un score équivalent à la moyenne. C'est au-dessus dans les communes rurales (51%) et aussi pas trop mal dans toutes les catégories de génération. Sauf chez les 25-34 ans, avec 37%.
Il ne faut pas être sur une logique électorale et dire : au-dessus de 50%, c'est bien, et en dessous, ce n'est pas bien. La primaire a surtout aidé les gens qui voulaient voter, et le peuple de gauche à mieux connaître les personnalités des candidats et le programme du PS. Après, 46% des ouvriers – une catégorie pourtant très détachée du politique – sont quand même "plutôt d'accords" pour dire que la primaire a amélioré l'image qu'ils avaient de la politique, un score équivalent à la moyenne. C'est au-dessus dans les communes rurales (51%) et aussi pas trop mal dans toutes les catégories de génération. Sauf chez les 25-34 ans, avec 37%.
Comment l'expliquer?
C'est la génération désabusée. Auprès des segments les plus critiques vis-à-vis de la capacité du politique à améliorer la vie des Français, la primaire n'a peut être pas atteint son but.
C'est la génération désabusée. Auprès des segments les plus critiques vis-à-vis de la capacité du politique à améliorer la vie des Français, la primaire n'a peut être pas atteint son but.
Les critiques des derniers jours n'ont-elles pas eu un impact sur la vision de cette primaire?
Le sondage a été réalisé jeudi et vendredi, soit après le débat entre Martine Aubry et François Hollande. Il est intéressant de voir que les "dérapages" issus plutôt du camp d'Aubry et les répliques de François Hollande n'ont pas altéré l'image générale de la primaire.
Le sondage a été réalisé jeudi et vendredi, soit après le débat entre Martine Aubry et François Hollande. Il est intéressant de voir que les "dérapages" issus plutôt du camp d'Aubry et les répliques de François Hollande n'ont pas altéré l'image générale de la primaire.
Si la question divise le parti majoritaire, les Français semblent, eux, souhaiter une primaire à l'UMP en 2017.
Effectivement, 65% des sondés y sont favorables, et 64% chez les sympathisants UMP. Le score est majoritaire dans les segments traditionnels qui votent à droite, à savoir les professions libérales et les cadres supérieurs (4 points au-dessus de la moyenne) ou encore les personnes âgées (70% chez les 65 ans et plus). Alors qu'on aurait pu penser que ces dernières étaient plutôt favorables à des modes de désignation traditionnels des dirigeants politiques.
Effectivement, 65% des sondés y sont favorables, et 64% chez les sympathisants UMP. Le score est majoritaire dans les segments traditionnels qui votent à droite, à savoir les professions libérales et les cadres supérieurs (4 points au-dessus de la moyenne) ou encore les personnes âgées (70% chez les 65 ans et plus). Alors qu'on aurait pu penser que ces dernières étaient plutôt favorables à des modes de désignation traditionnels des dirigeants politiques.
Comment expliquer ce score élevé (64%) chez les sympathisants UMP?
Il y a l'idée qu'il ne faut pas rater ce train de l'histoire. Et aussi peut-être l'envie de relever le défi du PS, en faisant une primaire différente avec, par exemple, des votes par Internet ou une autre organisation… Une manière de dire : "On n'a pas à être la droite la plus ringarde du monde. On peut faire mieux et différent en 2017." Ce score majoritaire s'explique aussi sûrement par la frustration forte des gens de droite face à la focalisation médiatique autour de la primaire PS. Il y a un sentiment de saturation de l'espace médiatique, un sentiment de jalousie.
Il y a l'idée qu'il ne faut pas rater ce train de l'histoire. Et aussi peut-être l'envie de relever le défi du PS, en faisant une primaire différente avec, par exemple, des votes par Internet ou une autre organisation… Une manière de dire : "On n'a pas à être la droite la plus ringarde du monde. On peut faire mieux et différent en 2017." Ce score majoritaire s'explique aussi sûrement par la frustration forte des gens de droite face à la focalisation médiatique autour de la primaire PS. Il y a un sentiment de saturation de l'espace médiatique, un sentiment de jalousie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire