dimanche 6 novembre 2011

Sarkozy accusé de "réquisitionner" la télé

L'interview de Nicolas Sarkozy et Barack Obama est "quelque chose de très troublant et même d'insupportable dans le déséquilibre qui est créé dans la communication". François Bayrou, invité vendredi de l'émission politique matinale de Radio Classique/Public Sénat, ne décolère pas au sujet de l'entretien croisé des deux chefs d'Etat, diffusé en ouverture des 20h de TF1 et France 2 vendredi soir.
"Les deux principales chaînes de télévision françaises [ont été] requises toutes les deux, la semaine dernière pour une heure et quart d'interview de Nicolas Sarkozy", a rappelé le président du Modem. "Il est anormal qu'on fasse ainsi une [telle] sorte de monopole", a-t-il renchéri, ajoutant : "Il y a quelque chose qui n'est pas normal dans la pratique qui devrait être pluraliste des médias en France." (Voir ci-dessous).

Des interventions "à des fins de politique intérieure"

L'argument est repris par le PS. Patrick Bloche, secrétaire national du parti chargé des médias, dénonce également une atteinte au "pluralisme médiatique" : "Nicolas Sarkozy fuit le débat contradictoire, se met en scène au côté de son homologue américain et tout ça, à des fins de politique intérieure", constate le socialiste, interrogé par leJDD.fr.
A la différence de François Bayrou, le PS ne peut toutefois pas se plaindre d'un manque d'exposition médiatique. Il y a encore deux semaines, l'UMP dénonçait même le temps de parole "démesuré" dont avait bénéficié le parti d'opposition pendant la primaire citoyenne. "Nous ne nions pas avoir profité d'une exposition importante, légitime toutefois au vu de l'engouement suscité par les électeurs", répond Patrick Bloche.
De leur côté, les deux chaînes de télévisions concernées se refusent à tout commentaire. Joint par leJDD.fr, Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisions, "ne veut pas répondre à des attaques, qui semblent davantage viser l'Elysée que [France 2]". Ce que reconnaît Patrick Bloche : "Nous considérons que Nicolas Sarkozy est déjà en campagne".

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