Cela ressemble fort à une pirouette. Nicolas Sarkozy a affirmé vendredi que les mesures qu'il a annoncées pour lutter contre le terrorisme seraient votées après la présidentielle. Cette déclaration dissipe le flou qui règne depuis son intervention jeudi : il n'avait pas précisé les modalités de la mise en place des mesures. Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement, avait tout de même indiqué dans la soirée que le texte serait présenté en Conseil des ministres. "Dans une quinzaine de jours", a affirmé François Fillon vendredi matin sur RTL. Le premier ministre a ajouté que les groupes politiques parlementaires seraient consultés "pour voir s'il y a un consensus pour voter ces textes, auquel cas on pourrait les voter avant la présidentielle". Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, a émis de très sérieux doutes vendredi sur Europe 1 sur le vote de cet arsenal répressif avant le 6 mai, dans la mesure où la session parlementaire est terminée. Le député de l'Essonne a invoqué l'instrumentalisation du débat.
Le chef de l'Etat a donc choisi de temporiser. "J'ai annoncé des mesures. On les fera passer au Conseil des ministres. Les élections ont lieu dans un mois et demi et dans un mois et demi, ce sera une des premières mesures que je ferai passer si les Français me font confiance", a déclaré à la presse le président-candidat, en déplacement de campagne à Valenciennes au côté de Jean-Louis Borloo. "S'il y a un consensus (...) on verra. Il ne faut pas sur une affaire aussi sérieuse qu'il y ait le moindre soupçon d'arrière-pensées", a argumenté le chef de l'Etat, avant d'ajouter : "s'il faut attendre un mois et demi, on attendra un mois et demi".
"Les questions en démocratie sont normales"
Questionné sur les questions sur l'intervention du Raid ou le suivi de Mohamed Merah, Nicolas Sarkozy a fait valoir que "les questions en démocratie sont normales". "Et je suis très heureux, a-t-il poursuivi, que les seules questions qui se posent soient celles d'aujourd'hui". "Mettez-vous dans une autre situation, a-t-il enchaîné, si on n'avait pas retrouvé le criminel, le terroriste, ce ne sont pas ces questions qu'on me poserait". "Là, a insisté le chef de l'Etat, on a évité d'autres attentats, d'autres meurtres qui devaient avoir lieu le matin-même. Donc, qu'on me pose des questions, cela ne me choque pas". Il a fait valoir que c'était "toujours comme ça", qu'il y avait "toujours des gens qui pensent qu'ils auraient fait mieux et qu'il fallait faire différemment".
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