mardi 1 mai 2012

A l'UMP, certains commencent à exprimer leur malaise

Ce sont leurs adversaires qui en parlent le plus. A droite, on sentirait déjà se préparer "l'après-Sarkozy", a expliqué lundi midi sur RMC Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande. Le camp du président serait-il traversé par les divisions? Non, mais les sondages peu optimistes et la campagne très marquée à droite du président font naître des reproches, encore voilés. La semaine dernière, c'était l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui avait prévenu que "le temps de l'analyse" de la stratégie de campagne du président-candidat Nicolas Sarkozy viendrait "après le 6 mai".
Lundi, c'est le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, qui appelle son camp à "ne pas tomber dans le piège tendu par François Hollande", affirmant que "l'immigration ne peut pas prendre le pas sur les autres thèmes de la campagne", dans un entretien au Figaro. La remarque est noyée dans un torrent de certitudes en la victoire, mais on ne voit qu'elle. Surtout que le jeune ministre a lui-même défriché les grandes lignes de la campagne du chef de l'Etat.

"Eviter toutes les remarques désagréables à propos des syndicats"

Autre ténor de la majorité à prendre la parole et à faire entendre sa musique : le Premier ministre. S'il a fustigé, comme Nicolas Sarkozy, les prises de position politiques des syndicats, François Fillon a poliment invité lundi son champion à ne pas trop en faire dans la veine anti-syndicats. "Nous devrions éviter toutes les remarques désagréables à propos des syndicats (...) je n'aime pas qu'on critique les syndicats en tant que tels", a-t-il déclaré sur RTL. Il faut dire que l'offensive sur le 1er-Mai par le candidat UMP a dérouté à droite. "Une fois de plus, il monte les uns contre les autres", râle ainsi un député de la majorité auprès de l'AFP.
Lors d'un meeting à Woippy, ce dimanche, Gérard Longuet a glissé une phrase marquant sa réticence face à certains traits des discours de Nicolas Sarkozy. "Ce n'est pas une critique, juste une réserve : Nicolas Sarkozy devrait plus s'appuyer sur l'ensemble des Français, plus compter sur les corps intermédiaires", a glissé devant les militants le ministre de la Défense, rapporte le site Internet du Point. Et d'autres, un peu éloignés de l'UMP depuis quelques années, commencent à s'interroger plus ouvertement. Lynda Asmani, conseillère de Paris et ancienne de l'UMP, qui se définit toutefois comme une femme de droite, lance, dans un entretien au JDD.fr, un "appel" aux élus de droite pour "mettre en garde" Nicolas Sarkozy sur la dérive très droitière de sa campagne. Elle se dit "consternée" par ses propositions.
Et certains commencent déjà à se préparer à l'après-6 mai. Laurent Wauquiez évoque également dans son entretien au Figaro le futur de l'UMP. En cas de défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, il se "battra indéfectiblement pour garder l'unité" du parti. "Quelle que soit l'issue du scrutin, il nous faudra des personnalités qui auront à coeur d'être dans le rassemblement et pas dans la logique de clan", insiste Laurent Wauquiez en visant implicitement le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Toujours selon le quotidien, une réunion est prévue à l'UMP samedi 5 mai pour évoquer la défaite.

Aucun commentaire: