Environ 45.000 emplois menacés dans toute la
France, à travers 46 entreprises placées en redressement ou en liquidation : ce
dur bilan social est celui que dresse la CGT à
travers sa "liste noire", qu'elle compte remettre mardi au Premier
ministre, Jean-Marc
Ayrault, mais destinée prioritairement au ministre du Redressement
productif, Arnaud
Montebourg.
Ce recensement "des plans sociaux, redressements et
liquidations" effectué par les fédérations CGT,
dont a fait état ce week-end Le Journal du Dimanche, "montre que ce
que l'on avait craint - c'est-à-dire qu'il y avait des consignes pour ne pas
annoncer de plans sociaux avant la présidentielle - se vérifie", souligne
Mohamed Oussedik, en charge de l'industrie à la CGT.
Les propositions de la CGT
La CGT doit être reçue mardi par le
Premier ministre, qui a convié successivement tout au long de la journée les
leaders des syndicats et du patronat pour fixer l'agenda des réformes sociales.
La centrale enverra ensuite au ministre du Redressement productif cette liste,
ainsi que ses propositions pour l'emploi, précise Mohamed Oussedik.
La liste "intègre des PME, mais elle n'est pas
exhaustive", relève le secrétaire confédéral, alors que les procédures de
sauvegarde prononcées par les tribunaux (redressement ou liquidation) concernent
traditionnellement dans leur très grande majorité les micro-entreprises de moins
de 10 salariés. Elle "ne prend pas en compte aussi les 35.000 emplois perdus
dans le BTP sous forme de départs volontaires et ruptures
conventionnelles", précise le secrétaire confédéral en insistant sur cette
forme "déguisée" de licenciements que représentent selon lui les
ruptures conventionnelles (12% des sorties de CDI, selon les chiffres officiels,
le double des licenciements économiques).
Arnaud Montebourg, qui retrouvera
dans cette liste un grand nombre d'entreprises aux difficultés connues (PSA, Petroplus, Carrefour,
Arcelor,
EON France, etc.), planche sur un "plan de reconquête industrielle"
qu'il soumettra à Jean-Marc Ayrault "dans les
semaines qui viennent", a-t-il annoncé samedi. La CGT lui fera notamment des propositions pour multiplier par
cinq les financements du chômage partiel, renforcer les droits des salariés dans
les conseils d'administration, mettre en place un "droit de préemption"
à la reprise d'entreprises en difficulté et restructurer l'appareil industriel
pour répondre au plan de transition énergétique promis par le président François
Hollande.
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