lundi 28 mai 2012

Plans sociaux : la liste noire

Environ 45.000 emplois menacés dans toute la France, à travers 46 entreprises placées en redressement ou en liquidation : ce dur bilan social est celui que dresse la CGT à travers sa "liste noire", qu'elle compte remettre mardi au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, mais destinée prioritairement au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Ce recensement "des plans sociaux, redressements et liquidations" effectué par les fédérations CGT, dont a fait état ce week-end Le Journal du Dimanche, "montre que ce que l'on avait craint - c'est-à-dire qu'il y avait des consignes pour ne pas annoncer de plans sociaux avant la présidentielle - se vérifie", souligne Mohamed Oussedik, en charge de l'industrie à la CGT.
Les propositions de la CGT
La CGT doit être reçue mardi par le Premier ministre, qui a convié successivement tout au long de la journée les leaders des syndicats et du patronat pour fixer l'agenda des réformes sociales. La centrale enverra ensuite au ministre du Redressement productif cette liste, ainsi que ses propositions pour l'emploi, précise Mohamed Oussedik.
La liste "intègre des PME, mais elle n'est pas exhaustive", relève le secrétaire confédéral, alors que les procédures de sauvegarde prononcées par les tribunaux (redressement ou liquidation) concernent traditionnellement dans leur très grande majorité les micro-entreprises de moins de 10 salariés. Elle "ne prend pas en compte aussi les 35.000 emplois perdus dans le BTP sous forme de départs volontaires et ruptures conventionnelles", précise le secrétaire confédéral en insistant sur cette forme "déguisée" de licenciements que représentent selon lui les ruptures conventionnelles (12% des sorties de CDI, selon les chiffres officiels, le double des licenciements économiques).
Arnaud Montebourg, qui retrouvera dans cette liste un grand nombre d'entreprises aux difficultés connues (PSA, Petroplus, Carrefour, Arcelor, EON France, etc.), planche sur un "plan de reconquête industrielle" qu'il soumettra à Jean-Marc Ayrault "dans les semaines qui viennent", a-t-il annoncé samedi. La CGT lui fera notamment des propositions pour multiplier par cinq les financements du chômage partiel, renforcer les droits des salariés dans les conseils d'administration, mettre en place un "droit de préemption" à la reprise d'entreprises en difficulté et restructurer l'appareil industriel pour répondre au plan de transition énergétique promis par le président François Hollande.

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