Ses allures bonhommes et sa rondeur exprimaient une compassion que ne manifestait pas son patron et prédécesseur, le général de Gaulle. Georges Pompidou n'en a pas moins la dent dure quand il parle de la classe politique. Extraits tirés d'un court chapitre qui clôture sa longue correspondance*…
Alain Poher (qui assurera l'intérim au décès de Georges Pompidou) : «Je ne sais ce qu'il adviendra de ce personnage, mais j'ai rarement rencontré quelqu'un de plus dissimulé, de plus tortueux, de plus assoiffé d'honneurs et prêt à tout pour les obtenir». Chaban-Delmas (son Premier ministre, avant Pierre Messmer) : «Assez naïvement, il s'étonne lui-même de ses succès. Ainsi, lors d'une visite réussie à Toulouse comme Premier ministre, grisé de l'accueil cordial qui lui était fait, il disait au préfet Doueil qui l'accompagnait en voiture : «Ah, quel loustic ce chaban, quel loustic !». François Mitterrand (l'adversaire de De Gaulle à la présidentielle de 1965) : «Il s'intéresse, paraît-il, à l'histoire de Florence et des Médicis. Je le crois, pour ma part, plutôt apparenté aux Borgia et j'imagine qu'il a beaucoup lu Machiavel. Trop peut-être, et finira-t-il par échouer». En mai 1981, l'Histoire lui donnera tort.
*Editions Robert Laffont, 520 pages, 24€.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/04/1481439-cajarc-alain-pompidou-mon-pere-voulait-la-france-heureuse.html
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