mercredi 30 janvier 2013

Police/gendarmerie : nouveau redéploiement

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a dévoilé mardi aux syndicats policiers les détails d'un nouveau redéploiement entre la police et la gendarmerie qui concernera une quarantaine de communes françaises. Cette nouvelle vague de redéploiements concerne huit circonscriptions de police couvrant 19 communes qui pourraient basculer en zone gendarmerie, et 9 brigades de gendarmerie couvrant 17 communes qui passeraient en zone police nationale.
Au total, 237.000 habitants sont concernés par ce mouvement qui devrait permettre de dégager des effectifs pour les Zones de sécurité prioritaires (ZSP), qui se veulent la vitrine de la politique de Manuel Valls, précise le quotidien Le Monde.
Mais le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) rappelle son opposition à de telles opérations "qui n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité et qui engendrent des coûts importants pour la collectivité: transferts de personnels, projets immobiliers, etc...". Il s'étonne également de "choix techniques surprenants", notamment sur le fait qu'on retrouve peu de zones péri-urbaines, où se développent population et déliquance, dans ce redéploiement. Il cite le cas de villes comme Persan-Beaumont (Val-d'Oise) ou Dinan (Côtes-d'Armor), qui, avec des taux de criminalité relativement élevés, passeront en zone gendarmerie.
Une concertation devrait être lancée jusqu'à la mi-mars avec les syndicats et les maires concernés. "Mais une concertation, ça doit se faire avant", rétorque Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du SCSI.
Alliance, second syndicat de la police en tenue, déplore pour sa part la fermeture de huit commissariats et s'inquiète pour l'avenir su service public "police". Il estime qu'un "rapprochement structurel" conduisant à terme à une fusion entre la police et la gendarmerie aurait dû être programmé d'emblée, ce qui aurait réglé "la douloureuse question des redéploiements" de services.
Ces mouvements sont par ailleurs coûteux à court terme, avait estimé en 2011 la Cour des comptes. En 2003-2006, lors d'un grand mouvement initié par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, 121 communes étaient passées en zone gendarmerie, et 219 en zone police.
 

Aucun commentaire: