mercredi 6 février 2013

La diffusion sur le réseau social Twitter, via le compte d'un député UMP, d'une photo mal légendée d'un député socialiste jouant au scrabble dans l'hémicycle en plein débat, a enflammé l'hémicycle mardi.
Après les gazouillis, la prise de bec. Le tweet d'un député UMP, posté mardi après-midi sur le réseau social, a semé une belle zizanie dans l'hémicycle, provoquant une suspension de séance en plein débat sur le mariage gay... Le député en question, Marc Le Fur, a envoyé des photos de députés jouant au scrabble sur leur tablette numérique en pleine séance. Sur l'une d'entre elles, la légende, un brin provocatrice, affirmait notamment qu'il s'agissait du député PS Guillaume Bachelay de Seine-Maritime, avec cette mention : "Mariage gay, adoption PMA GPA, ce député décide du sort des enfants de France". Problème : ce n'était pas lui.
Le président des députés PS, Bruno Le Roux, jugeant "inadmissible" voire "diffamatoire" la diffusion sur le réseau social d'une telle photo mal légendée, a dénoncé "l'opprobre" jetée sur Guillaume Bachelay, numéro deux du PS. Et de demander une suspension de séance pour que soit mis "fin" à "ces attaques", qui relèvent selon lui de la "diffamation" et plaidé de nouveau pour que l'usage des réseaux sociaux soit "maîtrisé" par les députés. Le président des députés UMP, Christian Jacob, a estimé qu'il n'y avait pas à réagir aux "invectives" de M. Le Roux et que si le sujet est d'"importance" il fallait réunir "une conférence des présidents".
Reconnaissant la méprise, Marc Le Fur a néanmmoins présenté quelques instants plus tard - toujours par twitter - ses excuses à Guillaume Bachelay, présent dans l'hémicycle. Mais de préciser aussitôt qu'il s'agissait en fait d'un député socialiste de Saône-et-Loire, Thomas Thévenoud... Et toc.
 
Faut-il supprimer le wi-fi dans l'hémicycle ?

Depuis vendredi, les tweets font ainsi régulièrement des incursions dans l'hémicycle. Chaque camp protestant contre le tweet d'un député de l'autre camp. Lundi, l'UMP Philippe Gosselin, a demandé une réflexion sur l'usage des réseaux sociaux par les députés.
Hervé Mariton, un des principaux orateurs du groupe UMP du texte sur le mariage homosexuel à l'Assemblée nationale, a pour sa part estimé mardi que le wifi pourrait être désactivé dans l'hémicycle, considérant que les députés passaient trop de temps sur le réseau social Twitter. "Le temps que les députés consacrent dans une démarche à la fois chahuteuse et un brin narcissique à tweeter dans l'hémicycle (...) c'est autant de temps qu'ils ne consacrent pas au débat", a argumenté le député de la Drôme.
"Vous ne pouvez pas à la fois suivre attentivement le débat et passer votre temps à envoyer des vannes et à regarder ce qu'on dit de vous", a-t-il lancé, en pointant notamment du doigt le président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas (PS), qui "tweete de manière très active au point d'être totalement absent du débat, sauf pour faire la police". Et d'ajouter : "Quand on s'exprime sur Twitter, ce n'est pas une vanne avec un copain, c'est un message qu'on place sur la place publique (...) Quand Olivier Faure (député PS de Seine-et-Marne, ndrl) me traite d'homophobe et de sexiste, c'est une injure publique, c'est passible des tribunaux". Le ton est donné

Aucun commentaire: