Après les gazouillis, la prise de bec. Le tweet d'un député UMP,
posté mardi après-midi sur le réseau social, a semé une belle zizanie dans
l'hémicycle, provoquant une suspension de séance en plein débat sur le mariage
gay... Le député en question, Marc Le Fur, a envoyé des photos
de députés jouant au scrabble sur leur tablette numérique en pleine séance. Sur
l'une d'entre elles, la légende, un brin provocatrice, affirmait notamment qu'il
s'agissait du député PS Guillaume
Bachelay de Seine-Maritime, avec cette mention : "Mariage gay, adoption PMA GPA,
ce député décide du sort des enfants de France". Problème : ce n'était pas lui.
Le président des députés PS, Bruno Le Roux, jugeant "inadmissible" voire "diffamatoire" la diffusion sur le réseau social d'une telle photo mal légendée, a dénoncé "l'opprobre" jetée sur Guillaume Bachelay, numéro deux du PS. Et de demander une suspension de séance pour que soit mis "fin" à "ces attaques", qui relèvent selon lui de la "diffamation" et plaidé de nouveau pour que l'usage des réseaux sociaux soit "maîtrisé" par les députés. Le président des députés UMP, Christian Jacob, a estimé qu'il n'y avait pas à réagir aux "invectives" de M. Le Roux et que si le sujet est d'"importance" il fallait réunir "une conférence des présidents".
Reconnaissant la méprise, Marc Le Fur a néanmmoins présenté
quelques instants plus tard - toujours par twitter
- ses excuses à Guillaume Bachelay, présent dans l'hémicycle. Mais de préciser
aussitôt qu'il s'agissait en fait d'un député socialiste de Saône-et-Loire,
Thomas Thévenoud... Et toc.
Faut-il supprimer le wi-fi dans l'hémicycle ?
Depuis vendredi, les tweets font ainsi régulièrement des
incursions dans l'hémicycle. Chaque camp protestant contre le tweet d'un député
de l'autre camp. Lundi, l'UMP Philippe Gosselin, a demandé une réflexion sur
l'usage des réseaux sociaux par les députés.
Hervé
Mariton, un des principaux orateurs du groupe UMP du texte sur le
mariage homosexuel à l'Assemblée
nationale, a pour sa part estimé mardi que le wifi pourrait être
désactivé dans l'hémicycle, considérant que les députés passaient trop de temps
sur le réseau social Twitter. "Le temps que les députés consacrent dans une
démarche à la fois chahuteuse et un brin narcissique à tweeter dans l'hémicycle
(...) c'est autant de temps qu'ils ne consacrent pas au débat", a argumenté le
député de la Drôme.
"Vous ne pouvez pas à la fois suivre attentivement le débat et
passer votre temps à envoyer des vannes et à regarder ce qu'on dit de vous",
a-t-il lancé, en pointant notamment du doigt le président de la commission des
Lois, Jean-Jacques Urvoas (PS), qui "tweete de manière très active au point
d'être totalement absent du débat, sauf pour faire la police". Et d'ajouter :
"Quand on s'exprime sur Twitter, ce n'est pas une vanne avec un copain, c'est un
message qu'on place sur la place publique (...) Quand Olivier Faure (député PS
de Seine-et-Marne, ndrl) me traite d'homophobe et de sexiste, c'est une injure
publique, c'est passible des tribunaux". Le ton est donné
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