À l'UMP, si t'es pas vice-président, t'as raté ta vie… politique! La formule de Séguéla s'adapte bien aux interminables tractations entre Jean-François Copé et François Fillon pour la constitution de l'équipe dirigeante provisoire. Bientôt, il sera plus simple de comptabiliser ceux qui n'en sont pas! Un premier groupe de personnalités avait été nommé début janvier. Un deuxième pourrait être annoncé dimanche. Pourrait car, la nouvelle liste qui contient… une cinquantaine de noms, promise depuis plusieurs jours, n'en finit pas d'être délivrée.
Les deux hommes doivent se rappeler une nouvelle fois dimanche matin. Chacun dans leur coin, les deux joueurs d'échecs avancent leurs pions. Jean-François Copé a imposé Rachida Dati, l'ennemie jurée de Fillon, comme vice-présidente? Le député de Paris ne peut rien dire puisque l'armistice signé fin décembre interdit tout droit de veto. Mais en représailles, il choisit Dominique Dord, l'ancien trésorier du parti, honni de Copé, comme secrétaire général adjoint. Idem pour la commission des statuts qui aura l'avenir de l'UMP entre ses mains.
Après avoir comptabilisé tous les membres de droit, anciens Premiers ministres, anciens dirigeants du parti… la balance penchait en faveur des anciens soutiens de Fillon, Copé a donc rajouté des proches. Du coup, Fillon a, lui aussi, présenté de nouveaux noms. Même chose pour le petit déjeuner, le comité stratégique du parti du mardi matin. Il atteint désormais un peu moins d'une trentaine de membres. Il faut aussi compter avec les représentants des motions, 20 fonctions leur sont réservées.
Pourquoi revoter au mois de septembre?
"C'est l'inflation, s'amuse-t-on dans l'entourage du député de Paris, c'est tout Copé : 'Multiplier pour mieux étouffer'." Fillon aurait bien conscience, selon ce proche, du "ridicule" de la situation, mais ne veut surtout pas apparaître comme celui qui "bloque". Côté Copé, on défend la méthode : "Comme cela tout le monde se sent impliqué dans la vie du parti", explique-t-on.
En tout état de cause, ces petites mesquineries entre amis retardent chaque jour un peu plus la rénovation de l'UMP et instaurent un climat morose. Mais elles permettent de nourrir une petite musique favorable au président en place : une fois que les deux hommes se seront mis d'accord sur cette direction pléthorique et partagée, pourquoi revoter au mois de septembre? Des copéistes se sont exprimés en ce sens. Mais d'autres, pourtant pro-Fillon lors du combat de novembre, confient en off, "ne pas être favorables à ce que tout cela recommence". Jean-François Copé se garde bien de piper mot. De son côté, François Fillon, n'a pas souhaité mettre de terme à ces spéculations pour ne pas les crédibiliser mais rejette absolument l'idée en privé. Pour une fois, le patron des députés UMP, Christian Jacob, est d'accord avec l'ancien Premier ministre : "C'est la fausse bonne idée, assure-t-il. C'était dans le deal. Ne pas revoter, ce serait un point de fragilité pour nous".
Devant ce qu'il qualifie de "décrépitude de l'opposition", un ténor de l'UMP soupire : "Au final, on n'a pas eu une bataille de chefs, mais de sous-chefs. Maintenant je me dis que Nicolas Sarkozy, c'est le moins pire."
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