Pour assurer le financement du régime, dont le déficit pourrait atteindre plus de 20 milliards en 2020, deux autres leviers - outre la durée de cotisation - sont possibles : le niveau des cotisations et des pensions.
"Pourquoi accepter ce que nous refusions hier?"
Mais des voix se sont déjà élevées pour critiquer cette prise de position du président. Notamment à la gauche de la gauche. "Il confirme, sous couvert de négociations sociales, une attaque sur les retraites", déplore au JDD.fr le secrétaire national du Parti de gauche, Eric Coquerel, dénonçant "une politique totalement libérale".Du côté de l'UMP, Eric Woerth - qui avait géré le dossier sous Sarkozy lors notamment des manifestations de 2010 - estime que François Hollande ne "connaît pas le sujet". "On voit bien qu’il évite de parler de l’âge en le remplaçant par la durée de cotisation", juge le député.
Prochain round : la négociation syndicale
Pendant la primaire socialiste, François Hollande avait laissé entendre que s'il était élu, il tirerait un trait sur un retour de départ à la retraite à 60 ans pour tous les Français. En décembre 2011, sur RTL, il expliquait alors que seules "les personnes qui ont commencé à travailler à 18 ans et qui ont leur durée de cotisation, pourront partir à 60 ans" à taux plein. "Ceux qui n'ont pas leur durée de cotisation ne le pourront pas", avait-il clairement ajouté. Un engagement - la promesse n°18 - écrit dans ses engagements de campagne. "Une négociation globale s’engagera dès l’été 2012 avec les partenaires sociaux afin de définir, dans un cadre financier durablement équilibré, l’âge légal de départ à la retraite, la prise en compte de la pénibilité, le montant des pensions et l’évolution des recettes indispensables à la pérennité de notre système de retraite solidaire", assurait le candidat Hollande.Une fois élu, le chef de l'Etat avait acté, lors de la conférence sociale de juillet 2012, que le dossier des retraites reviendrait sur le devant de la scène politique "au printemps 2013" avec les propositions du groupe d'experts. Reste la négociation syndicale à venir. "On ne peut pas dire que le consensus existe. Il n'existait pas avant je ne vois pas pourquoi il existerait demain", déclarait déjà à l'époque Jean-Claude Mailly (FO).
Le dossier est également sensible dans l'opinion. Selon un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche publié début mars, les Français sont majoritairement hostiles à tout nouvel effort supplémentaire concernant la réforme des retraites. Et 57% des sondés se déclarent "pas favorables" à l'allongement de la durée de cotisation au-delà des 42 annuités déjà prévues pour 2020.
http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Retraites-Hollande-prepare-les-esprits-599094
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