dimanche 30 janvier 2011

Ça s’envenime entre Copé et Fillon

Ce n'est pas encore la guerre, mais au train où vont les choses, tous les ingrédients sont réunis pour que ça clashe entre Matignon et l’UMP. Deux mois et demi après la réorganisation de la majorité par Nicolas Sarkozy qui a reconduit le Premier ministre dans ses fonctions et placé le député-maire de Meaux à la tête du parti majoritaire, le tandem Fillon-Copé fonctionne très mal. Les relations entre le chef de la majorité et le secrétaire général de l’UMP, qui n’ont jamais été bonnes, sont tendues. Leur déjeuner du 5 janvier devait aplanir leurs différends. Il n’en a rien été.


Plus ou moins rivaux depuis le début du quinquennat, François Fillon et Jean-François Copé ne ratent donc pas une occasion de s’affronter. Parfois en public. Le plus souvent en coulisse. L’heure est déjà aux reproches. Copé n’a pas digéré que le chef du gouvernement critique sa proposition de débattre sur les 35 heures et surtout celle de son ami Christian Jacob de réfléchir sur le statut de la Fonction publique. "Les violences anormales contre Jacob relèvent du snobisme social", confie Copé au JDD. Le patron de l’UMP est, en effet, convaincu que Fillon, malgré ses démentis, a bel et bien traité le président du groupe UMP à l’Assemblée de "Rantanplan". "Sarkozy veut un parti qui débatte. J’ai l’aval total du Président pour lancer des débats", dit-il en se félicitant de sa "très bonne" relation avec le chef de l’Etat. "La plus constructive et positive que j’aie eue depuis 1999."


Nicolas Sarkozy s’en amuserait presque
Mais Copé ne s’en tient pas à ce seul incident. Fustigeant "l’irritabilité" de Fillon, il développe une thèse plus large. Pour lui, le Premier ministre n’a qu’un objectif. " Il veut, assène Copé, qu’on ne parle que de son action jusqu’en 2012. Son sujet, c’est son bilan, pas la campagne de 2012." Et Copé de se donner le beau rôle : "Moi, j’ai le même intérêt que Sarkozy. Avec Fillon, on a compris : si ça marche, c’est grâce à lui ; si ça ne marche pas, c’est l’autre." Il n’hésite pas à minimiser la popularité du Premier ministre auprès des parlementaires. "Je peux vous dire que les réseaux Fillon, ça ne fait pas beaucoup de monde." Ce qui reste à démontrer.


A Matignon, on s’étonne de l’éclosion d’échos dans Le Canard enchaîné tous dirigés contre la personnalité du Premier ministre qui tendent à décrire un homme dur et mauvais camarade. On dément totalement que le surnom de "Rantanplan" soit sorti de la bouche d’un conseiller du chef du gouvernement. Résultat : tout ça énerve Fillon. Le placide élu de la Sarthe s’inquiète d’une dégradation de l’ambiance dans la majorité. En privé, il regrette la "brutalité" de Copé, qui fait, dit-il, "beaucoup de dégâts". "Très souvent, quand on reconstitue les choses ensemble, on finit par lever les malentendus. Et ça ne se passe pas si mal." En fait, Fillon a compris aussi qu’avec Borloo et Copé il avait désormais face à lui deux rivaux. Deux rivaux qui veulent barrer la route à l’homme qui aura battu le record de longévité à Matignon. A l’Elysée, on observe la bataille sans un mot. Nicolas Sarkozy s’en amuserait presque. Le voilà, pour la première fois depuis le début de son quinquennat, au-dessus des polémiques au sein de sa majorité.


http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Les-relations-entre-Francois-Fillon-et-Jean-Francois-Cope-s-enveniment-261209
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