dimanche 7 août 2011

Crise financière : Sarkozy temporise

Il estime qu’il est trop tôt pour parler. Nicolas Sarkozy veut se donner du temps avant de décider s’il s’exprime, ou pas, sur la crise financière. Le président de la République a envisagé hier de publier un communiqué à quatre mains avec la chancelière Angela Merkel. Le texte devait être rendu public avant l’ouverture des Bourses en Asie (minuit, heure française, pour la place de Tokyo). En substance, ils y auraient défendu la solidarité européenne, qui s’est traduite par l’accord de Bruxelles, le 21 juillet.
Mais Paris et Berlin ont préféré temporiser. Les deux dirigeants vont observer l’évolution des marchés lundi et mardi. Ils considèrent que les chiffres des créations d’emplois aux États-Unis, publiés vendredi, ont calmé les Bourses – ce qui fut le cas à New York mais pas à Paris. En cas de nouvelle dégradation, le couple franco-allemand pourrait étudier de nouveau une réponse commune. Sarkozy et Merkel veulent éviter de dramatiser leurs réactions. Le chef de l’État, qui compte sur sa stature internationale pour retrouver les faveurs des Français, n’a pas interrompu ses vacances au cap Nègre, pas plus que François Fillon n’est rentré de Toscane. Le Premier ministre et le Président se sont appelés "trois à quatre fois par jour", indique-t-on à Matignon. "Il ne faut pas donner de signe négatif", explique-t-on à l’Élysée, où les conseillers économiques disaient s’attendre à une dégradation de la note des États-Unis.

"Faire de la pédagogie et rassurer"

Les chefs d’État restent économes de leur parole, bien qu’ils aient multiplié les contacts. Nicolas Sarkozy a eu l’anglais David Cameron au téléphone hier soir. Vendredi, il s’est entretenu avec Barack Obama. Il a également échangé avec Silvio Berlusconi et José Luis Rodriguez Zapatero. Les leaders mondiaux se sont concertés sans pour autant décider de convoquer une réunion du G7, voulue par l’Italie. Mais cette option ne semble pas totalement écartée. Sarkozy a néanmoins envoyé François Baroin au front. Il a prié jeudi le ministre de l’Économie de quitter sa Creuse estivale. Revenu à Paris, Baroin a multiplié les interventions médiatiques, pour "faire de la pédagogie et rassurer", explique-t-il. "Il y a eu une crise mondiale, une crise de la dette. Nous avons des réponses, il faut qu’elles deviennent des réalités."
Face aux réactions en chaîne des marchés, le gouvernement oppose le plan du 21 juillet, qui doit solidifier le Fonds européen de stabilité financière (FESF), et la nécessité d’attendre son adoption par tous les Parlements nationaux. "Le temps des boursiers est très rapide, celui de la politique respecte les procédures démocratiques. Les marchés n’en tiennent pas compte", explique-t-on à l’Élysée. Le projet de loi qui réforme le FESF sera examiné par l’Assemblée nationale le 6 septembre, lors d’une session extraordinaire. Sarkozy et Merkel se sont engagés à faire de nouvelles propositions avant la rentrée pour consolider la zone euro. Sarkozy, qui a peaufiné la "présidentialisation" de son image sur la scène internationale, y joue en partie sa remontée dans l’opinion. g4 soldats étrangers ont été tués jusqu'ici en 2011. Et selon le site de surveillance indépendant www.icasualties.com et des statistiques de Reuters, les Américains représentent plus des deux tiers d’entre eux.
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