mercredi 23 novembre 2011

2012 : face à la crise, l'UMP sort le "courage"

L'heure des conventions UMP sur la sécurité, le logement, la santé ou la laïcité est terminée. Après une trentaine de rendez-vous thématiques pour préparer le projet présidentiel, le parti majoritaire organise trois "conventions de synthèse". Et pour regrouper ses mesures, l'UMP fait appel à des valeurs qu'elle veut représenter en 2012. Mardi soir, à Lambersart, le fief du secrétaire général adjoint Marc-Philippe Daubresse, en banlieue de Lille, le parti organise le "rendez-vous du courage". La semaine prochaine, ce sera le "rendez-vous du rassemblement", puis encore sept jours plus tard, le "rendez-vous de l'ouverture".
Mais que se cache derrière ces intitulés? Le "courage", représente en fait la politique économique et sociale voulue par le parti présidentiel. "Le courage, c’est de travailler plus et mieux pour valoriser notre première richesse : le talent des Français", indique l'UMP sur son site Internet. "Le courage, c’est de réaffirmer l’équilibre des droits ET des devoirs au cœur de notre modèle social". Ou encore : "Le courage : la seule réponse efficace contre le chômage". Et enfin : "Le courage : au service de la justice sociale et de l’égalité des chances". Des définitions propres au parti, puisque Le Petit Robert définit ainsi le courage : "Force morale, dispositions du cœur" ou encore "ardeur, énergie dans une entreprise".

Retour sur les 35 heures et alléger le coût du travail

"Pour nous, le mot courage correspond à ce que l'on propose", indique au JDD.fr un cadre du parti. "Et cela fait longtemps que le mot revient dans les discours de Jean-François Copé", le patron de l'UMP, poursuit-il. Et pas que dans la bouche du secrétaire général du parti. Lundi, Edouard Balladur donnait une interview au Figaro et insistait sur cette valeur : "La crise n'est pas finie. Ce qui nous attend, ce sont des années de courage et de réformes profondes. Il faut les aborder avec lucidité", expliquait l'ancien Premier ministre, qui vantait également "le courage et la compétence" du chef de l'Etat. Après son intervention télévisée fin octobre pour expliquer la crise, Thierry Mariani, ministre des Transports, vantait un "chef d'Etat courageux". Enfin, après la primaire socialiste, les membres de l'UMP fustigeaient le "manque de courage" de François Hollande.
Dans le détail, le "courage" de l'UMP se compose de mesures très ciblées. Comme instaurer des négociations "branche par branche" pour revenir en partie sur les 35 heures, financer les allocations familiales par la fiscalité générale (et non plus par les cotisations sociales comme aujourd'hui) afin d'alléger le coût du travail, faciliter le financement des PME, limiter le RSA et le cumul des revenus sociaux (hors prestations familiales) à 75% du Smic ou encore rendre les allocations chômage dégressives dans le temps.

"Produire plus et dépenser moins"

Surfant sur le thème de la fraude sociale, le parti propose également de créer un "FBI" des fraudes sociales et fiscales; ainsi qu'un "fichier national des fraudeurs sociaux". A noter que l'UMP a aussi le "courage" de revenir sur un de ses slogans phare en proposant de "produire plus et dépenser moins". Mais il n'est plus question de "gagner plus". Et la TVA sociale voulue par les libéraux et le chef du parti a été abandonnée. "Nous demandons des efforts, pas des sacrifices", insiste Nathalie Kosciusko-Morizet, chargée d'animer la convention.
Des propositions surveillées en haut lieu, puisque la rédaction de la version finale du texte, dont les deux principaux artisans sont Bruno Le Maire, en charge du projet, et Jean-François Copé, a été suivie par Nicolas Sarkozy, assure ce mardi Le Monde. Les propositions sur le "rassemblement" (sécurité, société, immigration) et l'"ouverture" (politique étrangère, place de la France dans le monde) devraient également l'être. Ensuite l'UMP, avant de remettre son projet au président de la République, devrait se pencher sur le chiffrage de ses mesures. "Nous ferons une réunion de chiffrage de l'ensemble du projet vers le 15 décembre", a indiqué Jean-François Copé à l'AFP. Il y a peu encore, Bruno Le Maire promettait un projet à "zéro euro".

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