A coup sûr, le duel Mélenchon-Copé constituait le plat de résistance de l’émission Des paroles et des actes, consacrée jeudi soir au secrétaire général de l’UMP. Venu débattre une vingtaine de minute avec le maire de Meaux, le leader du Front de gauche a lancé l’offensive sur les politiques menées par l’Union européenne.
En reprochant à la droite "d’accepter les décisions des agences de notation", Jean-Luc Mélenchon s’est attaqué à l’une de ses cibles préférées. Et n’a pas hésité un seul instant à accuser les instances européennes et, plus précisément, le commissaire français au Marché intérieur, Michel Barnier. "Barnier a augmenté le pouvoir des agences de notation!" a ainsi affirmé le candidat à l’élection présidentielle.
Des nouveaux pouvoirs, âgés de deux ans
"C’est l’inverse", a immédiatement répliqué Jean-François Copé. L’échange en est resté là, les deux adversaires n’ont pas cherché à justifier davantage leur affirmation. Tout au plus, le leader de gauche a fait valoir sa légitimité sur ce sujet, siégeant depuis 2009 au Parlement européen. L’argumentaire du Front de gauche autour de cette question est bien rôdé. Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon affirme, dans une note du 14 août 2011 : "L'ouverture des portes de l'UE aux agences de notations est entrée en vigueur le 1er Juin 2011. Le Parlement européen l'a validée en Décembre 2010". L’homme de gauche fait également référence à l’acte législatif définitif intitulé le 'règlement n° 513/2011'".
Jean-Luc Mélenchon poursuit son raisonnement quelques lignes plus bas : "Et que décida-t-on? Que les agences de notations concurrentes enregistrées sont désormais encouragées à émettre des notations même quand personne ne les leur a demandées." Le site Arrêt sur Images est revenu sur ces affirmations, en comparant le règlement de 2009 avec la version 2011. Selon nos confrères, il apparaît que les "nouveaux pouvoirs" évoqués par le candidat du Front de Gauche étaient déjà présents deux ans plus tôt.
L’AEMF, responsable de cette situation?
Mais Jean-Luc Mélenchon critique également l'Autorité Européenne des Marchés financiers (AEMF), créée en 2011, seule instance à pouvoir délivrer des autorisations aux agences de notation. L’AEMF est donc, selon lui, "responsable" des dérives de ces dernières. Certains, à l'image du journaliste spécialisé des questions européennes Jean Quatremer, ou de la juriste en droit communautaire Dominique Aguilar, jugent au contraire que l'AEMF, en centralisant les contrôles, permettra une surveillance plus étroite des agences de notation.
En contestant la position de Jean-Luc Mélenchon, Jean-François Copé se situe quant à lui sur une échelle de temps plus récente : depuis lundi, Michel Barnier a lancé un plan de bataille contre les agences de notations européennes, devenues indésirables. Il a notamment proposé de suspendre la notation de pays européens aidés au niveau international ou la notation des pays qui accentuait l'instabilité des marchés. Reste que le Parlement européen a retoqué mardi cette mesure.
1 commentaire:
Si on a choisi un maître
pire un mauvais
on est responsable !
Bon samedi Francis
Bises Anne
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