«Un héritage industriel»
Après ce petit tour de chauffe, le chef de l'État s'est lancé dans une tirade que les socialistes apprécieront: «Je ne laisserai pas brader cet avantage, dilapider cet héritage industriel. Tous les chefs d'État français depuis 1958 ont maintenu cet effort, et jusqu'à aujourd'hui dans un consensus politique exemplaire et rare. Ces gens-là (le PS, NDLR) engagent l'avenir de nos enfants et de notre pays.» «Le nucléaire, ce n'est pas de la politique, ce n'est pas la gauche, ce n'est pas la droite, ce n'est pas l'opposition, ce n'est pas la majorité, c'est la France», a finalement conclu Sarkozy.
Le nucléaire s'invite donc dans le débat comme jamais auparavant dans une précampagne ou une campagne présidentielle. Même si l'effet Fukushima a rendu les Français plus partagés qu'avant sur ce dossier, Sarkozy est convaincu que le nucléaire reste une industrie consensuelle et que son avantage en termes de coût sera déterminant au moment du vote. Il prend donc date devant les électeurs de 2012.
Nicolas Sarkozy y voit bien sûr un vrai sujet d'embarras pour François Hollande, qui doit composer avec une partie du Parti socialiste très attachée au nucléaire. Il s'offre en fait le luxe de jouer sur les deux tableaux: mobiliser son camp, nettement plus pronucléaire que la gauche, tout en se présentant comme le garant de l'intérêt général, considérant que le nucléaire fédère bien au-delà de la droite. Même si un accord à l'arraché a été officialisé hier entre la rue de Solferino et les Verts, la difficulté de Hollande à manœuvrer ses partenaires est un avantage tactique dont Sarkozy veut tirer tout le parti. «En ce moment, Sarkozy est symphonique, et Hollande cacophonique», résume un cadre de l'UMP.
Poussant son avantage, Sarkozy en a profité hier pour lancer trois nouveaux fonds sectoriels sous la houlette du FSI, dont un en faveur de la filière nucléaire, afin de «mieux structurer le secteur et accompagner la montée en puissance des projets à l'exportation comme sur le territoire national». Avant de s'attarder quelque temps auprès des grands patrons du secteur industriel dans la salle des fêtes de l'Élysée.
http://www.lefigaro.fr/politique/2011/11/17/01002-20111117ARTFIG00708-sarkozy-ne-laissera-pas-brader-le-nucleaire.php
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