mercredi 2 novembre 2011

Coût du programme PS : Pécresse enfonce le clou

Le programme du PS est-il trop ambitieux au regard de la crise économique ? Si cette critique est martelée à droite depuis des semaines, elle fait aussi son chemin... à gauche. Lundi soir, dans un reportage diffusé au JT de 20 heures sur France 2, Jérôme Cahuzac, l'influent président socialiste de la commission des finances à l'Assemblée nationale a jeté un pavé dans la mare.
«François Hollande ne pourra pas réaliser la totalité du programme du PS car les moyens du pays ne le permettent pas», a déclaré ce proche du candidat. Pour le député du Lot-et-Garonne, «le projet a été élaboré avec une perspective de croissance qui aujourd'hui est obsolète». «Le programme du PS est ce qu'il faudrait faire, ce que le candidat pourra faire quand il sera élu président, et ce que la situation économique pourra faire», a tempéré Cahuzac.

De quoi relancer la guerre des chiffres rythmant ce début de campagne de présidentielle. Déjà, l'UMP a remis en cause, notamment lors
d'une convention rispote, le coût du programme socialiste en le chiffrant à 255 milliards d'euros. , porte-parole du gouvernement, s'est d'ores et déjà engouffrée dans la brêche.

Le quizz de Pécresse

La ministre du Budget boit du petit lait. Celle qui est une des première a avoir dénoncé un projet impossible au vu des finances ne manque pas l'occasion
sur son compte Twitter, de reprendre les arguments des socialistes, citant même Michel Sapin, Jérôme Cahuzac ou encore . Sous forme de devinettes, elle a lancé un quizz à ces quelques 25 000 abonnés, ce mardi en début d'après-midi. Elle a posté une série de questions sous forme de boutades pour se moquer de nouvelles prises de positions des socialistes.

On peut notamment y lire : «Qui a dit la dépense publique, les vieilles idées des années 70, ce n'est plus possible? Qui a dit la priorité est d'ajouter 60 000 emplois, ce n'est pas une réalité, nous ne serons pas crédibles ? Qui a dit les syndicats d'enseignants sont conscients des difficultés budgétaires, (ils) ne demandent pas un engagement aussi ferme?» Bref, Valérie Pécresse n'hésite pas de s'engouffrer dans la brêche, elle qui nourrit un procès en iresponsabilité des socialistes depuis des semaines.

Un frein possible aux emplois d'avenir
François Hollande, vendredi soir au JT de France 2, avait lui-même admis que les perspectives de croissance devaient être revues à la baisse pour l'année prochaine, estimant même que «le chiffre de 1% était encore trop optimiste». «Ce que nous allons faire en 2012 sera largement hypothéqué» a admis le député de Corrèze. Un bémol pourrait donc être mis à deux mesures phares du projet PS, selon France 2 qui a joint lundi François Hollande : les 300 000 emplois d'avenir, sans être abandonnés, seraient étalés sur l'éventuelle mandature tandis que l'allocation d'autonomie pourrait ne voir le jour que dans la seconde partie du mandat.

Les déclarations de Cahuzac vont-elles délier les langues à gauche ? Michel Sapin et François Rebsamen avaient déjà émis des réserves sur la réalisation du programme compte tenu des circonstances économiques. Ces critiques internes au PS sont pain béni pour l'UMP. Premier à dégainer lundi soir, Sébastien Huyghe, secrétaire national du parti présidentiel : «Il faut que le candidat officiel du Parti socialiste sorte du flou et de l'ambiguïté auxquels il est coutumier, pour indiquer aux Français la direction dans laquelle il voudrait emmener notre pays s'il devait l'emporter en 2012», a-t-il déclaré dans un communiqué. Bruno Beschizza a lancé dans la soirée la deuxième salve. Le conseiller régional d'Ile-de-France «demande instamment des explications» à François Hollande.


1 commentaire:

Anne a dit…

Et les joutes électorales...
n'ont pas encore commencé !
Cela promet pour l'à-venir

Bon mercredi Francis
Bisous, Anne