dimanche 20 novembre 2011

Le Nouveau centre présente ses solutions anti-crise

Il recueille moins de 1% d'intentions de vote dans les sondages. Et pourtant il y croit. Hervé Morin refuse l'idée d'une candidature de témoignage et entrera dans la course à la présidentielle dimanche 27 novembre, au pied du Pont de Normandie. Une semaine plus tôt, ce dimanche à Paris, son parti, le Nouveau centre, présente un projet économique pour 2012. Hervé Morin devrait s'en servir comme rampe de lancement dans sa course à l'Elysée. Les cadres de son parti ont une autre ambition, pas forcément contradictoire mais plus modeste : montrer aux électeurs qu'ils se démarquent, sur le fond, de l'UMP.
Ce projet a notamment vocation à nourrir les négociations avec le partenaire UMP dans le cadre d'un "contrat de gouvernement" que le parti centriste souhaite conclure pour la nouvelle mandature, en cas de victoire de la majorité. "Ce ne sera pas le projet du futur candidat à la présidentielle même s'il pourra largement s'en inspirer pour bâtir son programme", précise au JDD.fr Philippe Vigier, secrétaire général du Nouveau centre.

Des niches fiscales davantage rabotées

Depuis juin dernier, le Nouveau centre essaye de faire valoir ses propositions économiques au sein de la majorité. La formation a ainsi proposé au gouvernement un plan d'économies de 27 milliards d'euros. François Fillon a finalement opté pour deux plans de rigueur, de 10 et 8 milliards d'euros auxquels il faut ajouter 6 milliards d'euros de réserve. "Pour nous, l'exécutif va dans le bon sens, mais doit aller plus loin pour juguler la crise dès à présent", affirme Philippe Vigier. Et de regretter une "certaine frilosité d'un pouvoir dans l'attente de la présidentielle".
Pourtant, à en croire le Nouveau centre, les solutions doivent être mises en place dans l'immédiat. "Prenez l'exemple des niches fiscales : le gouvernement a appliqué un coup de rabot de 15% sur 22 niches fiscales. Nous proposons un rabot de 7% sur toutes les niches, exceptées celles concernant les emplois familiaux et les dons aux associations", explique Philippe Vigier. "Au moins, tout le monde paye au nom de l'effort public et l'équité fiscale est assurée", résume le député centriste Charles de Courson, un des piliers de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, joint par leJDD.fr. Inscrire la "règle d'or" dans la Constitution ou réviser les allègements de charge généraux sur les bas salaires sont encore d'autres solutions pour réduire la dépense publique.

"Priorité aux entreprises"

"Mais la véritable relance se fera pas un coup de punch donné à l'économie", prévient Philipe Vigier. "Priorité aux entreprises, ainsi pourrait-on résumer le cœur de notre projet économique", explique Charles de Courson. Et de développer : "Si la France ne redevient pas compétitive, ce pays ne peut aller que de tensions en tensions, car sans compétitivité, pas d'emplois, du chômage et donc des troubles sociaux".
Au vu des marges de manœuvres limitées qu'impose le fort endettement public, l'Etat dispose de peu de leviers pour relancer la croissance. Pour ce faire, la famille centriste – tout parti confondu – défend le principe de TVA sociale. "Je n'aime pas cette expression qui, en fait, ne veut rien dire. Une taxe n'est jamais sociale", tique Charles de Courson avant d'employer l'expression "bouclier pour l'emploi". "Il s'agit donc de transférer les charges qui pèsent trop sur les entreprises, leur permettant ainsi d'embaucher plus. Pour moi, c'est le seul moyen, en ce contexte de crise, de créer des emplois et donc plus de pouvoir d'achat", détaille Philippe Vigier. Les allocations familiales financées par les charges seraient à compter au rang des victimes, mais "on ne pourra pas continuer à avoir un haut niveau de protection sociale", admet le secrétaire général du Nouveau centre.
Autre proposition, réformer l'impôt sur les sociétés afin de taxer davantage les grandes entreprises. Le processus renforcera la compétitivité des PME-TPE et ne devrait pas gêner des grands groupes aux bénéfices importants. "De toute façon, on ne va pas se démondialiser, contrairement à ce que nous disent des Montebourg ou autre Guaino. Organisons donc la protection de nos entreprises et donc de nos salariés", assure Charles de Courson. Les salariés justement ne sont pas oubliés du projet économique du Nouveau centre. Outre une série de mesures contre le chômage des jeunes – François Hollande a décidément réussi à placer la jeunesse au cœur de la campagne –, la formation d'Hervé Morin veut mettre fin au CDD. "Nous voulons proposer un contrat de travail unique à droits progressifs, afin surtout de mieux protéger le travailleur", explique Philippe Vigier qui détaillera dimanche les modalités d'un tel contrat. Et de lancer, à cette occasion, le Nouveau centre dans la bataille des idées pour 2012. En attendant que le candidat Morin parvienne à exister.
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