dimanche 20 novembre 2011

Delanoë tire à boulets rouges sur le "parachutage" de Duflot

Dernière étape d'une semaine mouvementée, le Conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts doit valider - ou pas - ce samedi l'accord accouché dans la douleur avec le Parti socialiste pour 2012, lors d'une séance à huis clos qui s'annonce animée. La semaine a déjà été extrêmement cacophonique à la suite du retrait par la direction du PS mardi soir d'un passage du texte sur la filière du combustible nucléaire Mox, avant sa réapparition jeudi. Eclairant d'un jour nouveau les négociations, l'hebdomadaire Marianne explique ce samedi que les écologistes ne pouvaient pas refuser un accord avec le PS sur les législatives, synonyme de rentrées d'argent en fonction du nombre de voix obtenues, dans un parti au plus mal financièrement depuis la déconfiture de Dominique Voynet à la présidentielle de 2007 (1,57%). Vrai et faux, dit-on à EELV. Car en fait, les deux scénarios (avec ou sans PS) ont été étudiés financièrement et ne changeaient au final pas grand chose, assure Pascal Durand. Mais le porte-parole d'EELV reconnaît qu'un accord avec le PS pourrait quand même être un peu plus avantageux. Globalement, selon Jacques Archimbaud, secrétaire national adjoint d'EELV, l'accord sur les législatives est "moins bon qu'espéré mais meilleur que redouté". Une soixantaine de circonscriptions ont été réservées par le PS aux candidats EELV, faisant grincer les dents de certains socialistes comme à Paris avec l'arrivée de Cécile Duflot. Au total, les écolos (4 députés actuellement) devraient obtenir 15 élus en cas de défaite de la gauche et 25 à 30 si elle l'emporte.
Mais alors même que l'accord continue à susciter des remous chez les Verts, Bertrand Delanoë remonte au front dans un entretien à Libération en dénonçant une fois encore un "parachutage". Un terme déjà considéré avec ironie par l'intéressée, qui a une implantation locale, étant conseillère régionale d'Ile-de-France après avoir été adjointe au maire de Villeneuve-Saint-Georges... à quelques stations du RER D de la capitale, ce qui ne nécessite nullement de prendre l'avion et d'atterrir à la mairie de Paris en parachute. Ce terme de parachutage, l'actuel maire de la capitale s'y accroche pourtant.

"Une pratique délétère pour la démocratie"

"Je refuse que les Parisiens soient instrumentalisés et que notre ville serve, comme par le passé, de marchepied vers d'autres ambitions", explique Bertrand Delanoë qui "entend bien que l'accord évolue sur ce point". Il n'y voit pas "un enjeu de personne", mais en fait "une question de principe et de méthode". Et de dénoncer : "Le parachutage est une pratique délétère pour la démocratie, dans la mesure où il rompt le lien de confiance et de proximité avec les électeurs. C'est une façon datée de faire de la politique, une conception distante, voire utilitariste, du rapport avec les citoyens".

Il est vrai que l'accord de mandature conclu dans la douleur par le PS et Europe Ecologie-Les Verts doit permettre à la secrétaire nationale d'EELV de se présenter dans la sixième circonscription parisienne, actuellement détenue par la socialiste Danièle Hoffman-Rispal, ce à quoi s'oppose farouchement Bertrand Delanoë. Dans un communiqué publié dès mardi soir, le maire de Paris avait estimé "légitime que deux circonscriptions (...) soient réservées (à EELV) dès le 1er tour à Paris, comme cela avait déjà été le cas en 2002 et 2007". Tout en refusant l'idée que ces deux circonscriptions "aient été arbitrairement modifiées par rapport aux dernières élections, aboutissant à exclure deux députés sortants - Danièle Hoffman-Rispal et Serge Blisko (10e circonscription, XIII-XIVe arrondissements) - dont la légitimité est incontestable".
hebergeur image

1 commentaire:

Anne a dit…

Le parachutage est un sport commun à tous les partis
alors
un peu de modération !!!

Bon dimanche Francis
bises, Anne