vendredi 11 novembre 2011

L'UMP veut revoir les conditions d'accès à la nationalité française

L'UMP s'est prononcée jeudi pour un retour à la loi Pasqua de 1993 en conditionnant l'obtention de la nationalité française, à 18 ans, pour les enfants nés en France de parents étrangers à l'expression d'une volonté expresse. "Une personne née en France de parnts étrangers qui souhaite acquérir la nationalité française devra, à sa majorité, en faire la demande" écrite, préconise le parti majoritaire parmi les 15 propositions de son "atelier" sur "la nation dans la mondialisation", destinées à alimenter le projet pour 2012 du futur candidat Nicolas Sarkozy. Actuellement, en vertu du droit du sol, tout enfant né en France de parents étrangers acquiert automatiquement la nationalité française à sa majorité s'il vit en France ou a vécu en France pendant cinq ans depuis ses 11 ans. Sauf s'il refuse cette nationalité dans les six mois avant ses 18 ans ou dans les 12 mois qui suivent.

La proposition avait été initiée dès l'an dernier par la Droite populaire, l'aile droite du parti, qui a obtenu la tenue de cette rencontre, organisée assez discrètement à l'Assemblée nationale par l'UMP et marquée par un mouvement d'humeur de Jeannette Bougrab. En "fille de harki", la secrétaire d'Etat à la Jeunesse s'est élevée, depuis la tribune, contre "certains mots qui blessent". Elle visait nommément l'historien Dimitri Casali et l'essayiste Malika Sorel-Sutter, invités à
débattre à cet atelier auquel ont assisté très brièvement le secrétaire d'Etat
aux Anciens combattants Marc Laffineur, membre des Humanistes de l'UMP, et le
patron du parti Jean-François Copé. M. Casali et Mme Sorel-Sutter avaient pointé un déficit d'intégration, une mauvaise maîtrise du français et une ghettoïsation des immigrés plus "voulue" que "subie".
"Non au droit de vote des étrangers"Tous les intervenants ont réclamé que l'acquisition de la nationalité redevienne "un projet" et non plus "seulement un automatisme". "Il est légitime d'attendre de nos compatriotes qu'ils manifestent leur adhésion à la Nation", a estimé M. Laffineur. "La carte d'identité, elle n'est souvent que la carte bancaire, voire la carte Vitale pour certains", a lâché le député Lionnel Luca (Droite populaire). La démarche d'acquisition de la nationalité serait couplée à "une cérémonie d'entrée dans la vie citoyenne", en mairie, qui concernerait, elle, tous les Français atteignant l'âge de 18 ans. Arno Klarsfeld, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration et ancien conseiller de François Fillon, a aussitôt mis en garde contre le risque de "faire des jeunes qui ont toutes leurs attaches en France des CDD de la nationalité française".

La suppression de la binationalité, prônée par une partie de la Droite populaire mais rejetée par l'UMP et l'exécutif, a elle été soigneusement écartée du débat. A l'inverse, l'UMP a lancé la mobilisation contre le projet socialiste d'élargir aux ressortissants hors Union européenne le droit de vote et d'éligibilité aux municipales, cheval de bataille jusqu'à présent de la Droite populaire, qui a lancé, tout comme le FN, une pétition "Non au droit de vote des étrangers". M. Copé a promis une "bagarre sans concession" contre cette "proposition phare" du PS, synonyme de "démantèlement de la citoyenneté". "Nous sommes le parti des droits et des devoirs alors qu'à gauche, vous ne les entendez jamais parler des devoirs", a-t-il accusé. D'ici à la présidentielle, "nous allons alerter les gens" contre cette mesure "électoraliste" du PS, a renchéri le ministre des Transports, Thierry Mariani.

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