Le ton est de plus en virulent. Pour les socialistes, leur ancien "camarade" a dépassé les limites de l’acceptable en comparant François Hollande à "un capitaine de pédalo". "On ne peut pas parler de notre candidat à la présidentielle comme cela a été fait et venir ensuite négocier des circonscriptions", a lançait mardi soir Martine Aubry, à la sortie du Bureau national, dénonçant les "propos peu amènes". "Qu’on puisse avoir des différences politiques entre les uns et les autres et qu’on puisse en débattre, c’est une bonne chose. Mais ce genre d’attaques ne l’honore pas et ça ne sera pas accepté. Si on veut nous chercher sur ce genre de petites phrases, on nous trouvera", prévient mercredi Claude Bartolone, en charge de Relations extérieures dans la campagne de François Hollande.
"Il vaut mieux un pédalo que d’être à la dérive"
Agacé, le député de Seine-Saint-Denis donne le change : "Je ne voudrai pas qu’à un moment donné, on se renvoie les uns, les autres des accusations sur les embarcations. Et après tout, il vaut mieux un pédalo parce qu’au moins on sait où l’on va plutôt que d’être à la dérive". Stéphane Le Foll, coordinateur de la campagne, met en garde contre tout risque de division qui pourrait profiter à la majorité: "La condition de la victoire sur la droite, c’est une gauche rassemblée. Tout ce qui va participer à la division de la gauche constitue un risque collectif". Même assertion de Bruno Le Roux. Le porte-parole du candidat demande à ce que les attaques soient dirigées vers la droite et non pas vers François Hollande lui-même : "Si l’on a véritablement envie de remplacer Nicolas Sarkozy, le débat et les attaques, ça n’est pas contre la gauche!".
Dans ce contexte, l'offre répétée de Jean-Luc Mélenchon d'un débat public avec les socialistes est le plus souvent balayée. Pour Stéphane Le Foll, organisateur de la campagne du candidat socialiste, la question ne se pose même plus : "Je ne vois pas l’intérêt d’un débat public. Jean-Luc Mélenchon n’a pas souhaité participer à la primaire du Parti socialiste. On ne va pas faire une primaire spécifique avec Jean-Luc Mélenchon". Mais Claude Bartolone, lui, n’est pas contre l’idée : "On verra". Cet ancien strauss-kahnien rallié à François Hollande estime que cette confrontation pourrait "permettre aux Français de choisir au premier tour". Même si "aujourd’hui, la question principale pour François Hollande, c’est de débattre avec la droite pour en finir avec ce système".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire