jeudi 3 novembre 2011

Référendum grec : malaise au PS?

Lundi soir, Georges Papandréou créait la surprise en annonçant l’organisation d’un référendum sur le plan de sauvetage européen. Le Premier ministre grec a pris tout le monde de cours, à commencer par le Parti socialiste, qui n’a réagi que mardi en fin d’après-midi par le biais d’un communiqué officiel commun signé de François Hollande et Martine Aubry. "Le PS n’a pas réagi tard. Je suis le premier à avoir réagi sur les ondes mardi matin", se défend Jean-Christophe Cambadélis, même si la réaction officielle n’est tombée qu’en fin de journée. "Je ne suis pas officieux", plaide dans un sourire le secrétaire nationale à l’Europe, contacté par leJDD.fr.
L’argument pour justifier cette réaction tardive : le temps de la réflexion. "Il n’était pas question de publier un communiqué fait en cinq minutes sans aucune analyse", balaye Pouria Amirshahi, secrétaire national à la coopération. "On n’est pas obligé de surréagir ou de faire un tweet pour des choses aussi graves. Il ne s’agit pas de faire du buzz, il s’agit du destin d’un pays. Ce sont des histoires sérieuses. Ce temps de réflexion est plus rassurant que la bougeotte sarkozyste", explique-t-il au JDD.fr.

"La forme est critiquable"

L’analyse du PS sur la question grecque est d’autant plus complexe à livrer que Georges Papandréou est le vice-président de l'Internationale socialiste, l’organisation mondiale des partis sociaux-démocrates, socialistes et travaillistes. "Nous sommes très proches", confie Jean-Christophe Cambadélis. Et de nuancer : "Le fait qu’il soit socialiste n’est pas une barrière à notre analyse. La preuve, ça ne nous a jamais empêché de critiquer nos camarades du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol, ndlr)". François Lamy, bras droit de Martine Aubry, le promet également : "Le fait qu’il soit socialiste n’est en rien un frein".
Sur le fond, tous approuvent le principe du referendum. "Ça me paraît être la B.a.-Ba que le peuple ait son mot à dire sur son avenir", pense Pouria Amirshahi. "Ce n’est certainement pas nous qui allons contester le principe d’une consultation populaire. On ne peut pas s’étonner que l’on demande au peuple de rentrer dans le jeu politique", ajoute-t-il. Pour Jean-Christophe Cambadélis aussi, il n’est "pas anormal que le peuple soit consulté". Et le PS refuse de renvoyer la faute sur le gouvernement socialiste. "Le malaise n’est pas par rapport à Papandréou mais par rapport aux mesure imposées par l’Union européenne, dirigée par la droite", accuse ainsi Pouria Amirshahi.
Mais sur la forme, le jugement est plus nuancé. Notamment parce que Georges Papandréou a convoqué un référendum sans en prévenir les dirigeants européens ni même son gouvernement, à en croire les principaux concernés. "La forme peut être critiquable mais l’essentiel, c’est le fond", nuance Jean-Christophe Cambadélis. "On ne peut pas dire que la forme soit exemplaire mais c'est secondaire", a aussi résumé mercredi Alain Vidalies, porte-parole des députés socialistes, lors d'une conférence de presse. "S’il n’a prévenu personne de cette décision, je comprends que ça puisse poser quelques soucis d’ordre diplomatique et de confiance", concède à son tour Pouria Amirshahi, avant de mettre en garde contre des "rumeurs". Comme pour mieux tempérer la critique.

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