samedi 31 mars 2012

Déficit et dette titillent la campagne

La France s'était engagée à réduire son déficit public à 5,7% en 2011, elle l'aura finalement réduit à 5,2% du produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres publiés vendredi matin par l'INSEE. Mais la dette publique a continué d'augmenter, davantage qu'attendu, atteignant le niveau record 1.717,3 milliards d'euros, soit 85,8% du PIB. Les réactions politiques oscillent donc entre satisfaction pour la majorité qui s'appuie sur le premier chiffre et critiques de la politique du gouvernement par tous les partis d'opposition, qui se basent, eux, sur le deuxième chiffre.

François Fillon : la réduction du déficit est le résultat des "mesures nécessaires" de son gouvernement.
"La France est en avance sur son objectif de redressement des comptes publics, malgré une année 2011 marquée par une crise violente et une croissance moins importante que prévue", a souligné le premier ministre, "jamais le déficit public de la France n'a autant diminué d'une année sur l'autre".
"Pour la première fois depuis 1960, la dépense publique dans son ensemble a été stabilisée en volume. Pour la première fois depuis 1945, les dépenses de l'Etat, hors charge de la dette et pensions, ont baissé", a-t-il ajouté. "Ces résultats n'ont pas été obtenus au détriment de la croissance puisque la France n'a pas connu de récession et est ainsi le seul grand pays occidental à n'avoir subi aucun trimestre de croissance négative depuis le 2e trimestre 2009", a également relevé M. Fillon.
"Ceci est le résultat à la fois des réformes structurelles que le président de la République et le gouvernement ont engagées depuis 2007 et de la réactivité dont nous avons fait preuve pour prendre en temps et en heure les mesures nécessaires pour préserver notre cap face à la crise", a-t-il conclu.

François Baroin, ministre des Finances, a salué une « excellente nouvelle »
"Je suis heureux d'arriver à Copenhague avec une excellente nouvelle (...) Nous sommes très en avance sur notre temps de passage pour la réduction des déficits publics, avec un demi-point de plus que prévu", a-t-il déclaré à son arrivée à une réunion des ministres des Finances de la zone euro qui se tient au Danemark.

Pour Michel Sapin et Jérôme Cahuzac : « Nicolas Sarkozy transforme une bonne nouvelle une mauvaise nouvelle »
Les responsables économiques du programme de François Hollande ont estimé qu'en annonçant la baisse du déficit budgétaire Nicolas Sarkozy a voulu "transformer en bonne nouvelle, une mauvaise nouvelle", celle de la hausse de la dette. "La baisse tendancielle de la hausse du chômage cachait la hausse continue du nombre de chômeurs. Cette fois-ci, le chiffre de 5,2% de déficit budgétaire en 2011 par rapport au PIB cache la hausse continue et inquiétante de l'endettement de la France", relèvent-ils. Selon eux, "le seul chiffre important annoncé par l'Insee, c'est celui qui fixe à 85,8% l'endettement de la France par rapport au PIB: dégradation bien supérieure aux prévisions officielles et qui va peser lourdement et durablement sur les finances de la France".

Des propos aussitôt commentés par Jean-François Copé : Hollande est "mal placé pour donner des leçons" à Nicolas Sarkozy sur le déficit
"La gestion rigoureuse de la France contraste avec celle calamiteuse de la Corrèze (...). Encore une fois le contraste est saisissant entre Nicolas Sarkozy, qui tient ses engagements, et un François Hollande, qui a d'ores et déjà annoncé qu'avec lui, il ne faut pas espérer un retour à l'équilibre avant 2017 et encore... seulement si la France renoue avec une croissance ‘miracle', auquel aucun expert ne croit", a déclaré M. Copé.
"Ce laxisme financier n'a rien de surprenant venant de François Hollande, qui, malgré ses dénégations et ses esquives habituelles, ne peut nier son bilan calamiteux à la tête de la Corrèze", accuse-t-il. Le candidat socialiste à la présidentielle "ne cesse de critiquer le bilan" du président-candidat "tout en se gardant bien d'assumer le sien". "En matière de crédibilité financière et de courage pour réduire les dépenses, il n'a de leçon à donner à personne", affirme M. Copé.

L'économiste et eurodéputé Robert Rochefort (MoDem) a quant à lui critiqué un Nicolas Sarkozy "qui joue au super-héros"
Robert Rochefort a relativisé la signification de la réduction du déficit à 5,2% du PIB au lieu des 5,7% prévus dans la loi de finances initiale. "La dette est toujours de 90% du PIB et c'est la dette qui fait la charge de l'intérêt tous les ans", a-t-il souligné. Si le pays ne s'attèle pas "vite" à la réduction de la dette, "on n'a aucune possibilité de mesures de progrès social", a ajouté le député européen, en rappelant le programme de François Bayrou de retour à l'équilibre budgétaire.
L'économiste a critiqué Nicolas Sarkozy, "qui joue au super-héros", et François Hollande, "qui joue à Merlin l'enchanteur". Ils "nous font croire, l'un comme l'autre, que cette réalité (la nécessité de réduire la dette) n'est pas si forte que cela (et) annoncent tous les jours des propositions dépensières".

http://lci.tf1.fr/politique/elections-presidentielles/reduction-du-deficit-public-les-reactions-des-politiques-7104047.html

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