lundi 3 décembre 2012

Un ministre, ça ferme sa gueule

Arnaud Montebourg n'est pas Jean-Pierre Chevènement. Le ministre du Redressement productif n'a pas voulu "l'ouvrir" comme son illustre prédécesseur. En 1983, celui qu'on n'appelait pas encore le "Che" démissionna avec fracas, protestant ainsi contre la "parenthèse libérale" imposée par le tandem Mitterrand-Mauroy. Chevènement signa son geste d'une phrase restée célèbre : "Un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne". Presque trente ans plus tard, l'impétueux Montebourg préfère rester à son "poste de travail et de combat". Autre temps, autre formule.
Le chantre de la démondialisation a remballé sa promesse de nationalisation et accepté, bon gré mal gré, celle de Mittal, le géant indien de la sidérurgie. Une défaite en rase campagne pour le ministre qui, en début de semaine, jouait encore le matamore dans Les Échos, en lançant : "Qu'il s'en aille!"
L'agitation de Montebourg n'aurait-elle donc servi à rien? Non, car 629 métallos ne pointeront pas à Pôle emploi. Et par les temps qui courent, c'est déjà une victoire. En même temps, Montebourg met un genou à terre et doit s'incliner devant le virage social-libéral choisi par Hollande depuis la rentrée. Montebourg devait incarner cette aile de la gauche volontariste, industrielle et protectionniste, le voilà brutalement rattrapé par la réalité. L'illusion aura duré 200 jours. Jusqu'à quand pourra-t-il tenir au gouvernement?
 

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