C'est le secret le moins bien gardé du microcosme politique
parisien : l'ancienne ministre Nathalie
Kosciusko-Morizet devrait prochainement déclarer son intérêt pour
la mairie de Paris.
C'est le député de Paris Bernard
Debré (UMP) qui a vendu la mèche vendredi. "Si François Fillon
était candidat, je serais derrière lui, mais il semble qu'il ne le soit pas. Je
pense qu'il a pris sa décision, il l'a dit, il va le dire officiellement (...)
C'est Nathalie Kosciusko-Morizet qui va y aller", a-t-il déclaré au
Talk Orange-Le Figaro.
L'entourage de la députée-maire de Longjumeau (Essonne)
confirme. "L'ensemble des consultations qu'a menées Nathalie Kosciusko-Morizet,
y compris avec François Fillon (qu'elle a rencontré jeudi, ndlr), sont un
encouragement à présenter sa candidature à la primaire", confie un proche.
François Fillon, dont la rumeur de la candidature a couru
plusieurs mois, aurait finalement décidé de se réserver pour la présidentielle
de 2017. Il devrait faire connaître sa décision "dans les jours ou les semaines
qui viennent", indique le député-maire du XVe arrondissement de la capitale
Philipe Goujon.
Une primaire pour gagner sa légitimité
L'effacement de l'ancien locataire de Matignon devrait
permettre à l'ancienne ministre de l'Ecologie de se lancer. Mais à une
condition, souligne son entourage: que l'UMP organise pour désigner son candidat
des primaires ouvertes à tous les électeurs de droite et du centre-droit. Cette
primaire ouverte, qui pourrait avoir lieu dès fin avril, devrait donner à la
candidate "une légitimité forte", seule à même de lui permettre de s'imposer
dans le marigot de la droite parisienne, note l'un de ses proches.
Pour l'heure, l'hypothèse de la candidature de NKM semble faire
consensus. "Elle réunit deux tiers des copéistes et la quasi-totalité des
fillonistes", assure un conseiller de Paris. Le filloniste Bernard Debré ne
tarit pas d'éloges: "Elle a montré sa pugnacité, sa volonté, sa force, son
intelligence. Elle est la seule à pouvoir réunir les différentes tendances de
notre mouvement en étant largement au-dessus de celles et ceux qui se croient
déjà en haut de l'affiche", écrit-il sur son blog.
Le député-maire du XVIe arrondissement Claude Goasguen, soutien
de Jean-François Copé lors de l'élection à la présidence de l'UMP, voit aussi la
candidature de NKM d'un très bon oeil. "C'est la meilleure candidate. C'est une
femme compétente, très moderne. Ce sera un très beau combat (contre la candidate
socialiste Anne Hidalgo, ndlr)", affirme-t-il.
Dati en embuscade
Celle qui fut porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy
trouvera néanmoins sur sa route quelques adversaires déterminés: l'ancienne
ministre Rachida Dati, le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel, mais aussi,
peut-être, le président du groupe UMP au Conseil de Paris Jean-François Legaret,
et la conseillère de Paris Marie-Claire Carrère-Gée.
A l'unisson de la gauche, ils prévoient déjà de dénoncer le
"parachutage" de NKM et sa volonté d'utiliser Paris comme un "tremplin" pour
l'élection présidentielle de 2017. Le député de Paris Pierre
Lellouche pense qu'elle "va réveiller la droite parisienne", mais
dit ne pas croire "au sauveur venu de l'extérieur". "Regardons les candidatures
locales des gens qui connaissent parfaitement le terrain", suggère-t-il en
citant le nom de son suppléant Jean-François Legaret.
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