dimanche 27 février 2011

Sarkozy, candidat préféré des électeurs de droite pour 2012

Nous examinons les résultats de la 2e vague du baromètre CSA 2012 pour RMC, BFM TV et 20 minutes. Ils montrent qu'une nette majorité de Français ne souhaite pas la candidature de Nicolas Sarkozy mais qu'il reste le favori des électeurs de droite. Votre conclusion : imaginer le présidentielle sans lui relève de la politique-fiction. Vous êtes sûr ?


Si l'on prend uniquement en compte les éléments rationnels, oui. Nicolas Sarkozy peut être rassuré au moins sur ce point. Quand, à un an de la campagne, 69 % des sympathisants de droite veulent qu'il soit candidat, on peut considérer que la cause est entendue. Malgré toutes les avanies qu'il a subies depuis trois ans et demi, l'affaissement de son autorité, le désarroi de sa majorité, les atermoiements de sa politique... Malgré tous ces handicaps, il reste de loin le seul capable de maintenir l'UMP au pouvoir. Pardon à François Fillon, Jean-François Copé ou Jean-Louis Borloo : aucun d'entre eux ne représente une alternative crédible à Nicolas Sarkozy. Lui-même n'en a jamais douté. Avec ces chiffres, les autres n'en douteront pas non plus.




C'est une surprise s'agissant de François Fillon ?


Pas vraiment. Il continue sûrement de bénéficier d'un certain prestige qui tient à son sérieux, à sa placidité - autrement dit, par contraste avec Nicolas Sarkozy. Mais, paradoxalement, depuis qu'il a obtenu (de haute lutte) d'être reconduit à Matignon, il a perdu énormément de crédit dans l'opinion. Donc, qu'il ne recueille que 18 % dans un scénario de 1er tour où DSK en rassemblerait 33 montre on ne peut plus clairement les limites de l'hypothèse Fillon. Surtout, il serait dans ce cas-là à égalité avec Marine Le Pen - ce qui rend crédible le scénario d'un 21 avril à l'envers, avec un face-à-face entre la candidate du FN et le candidat socialiste. En clair : on peut dire de Fillon qu'il est rassurant à Matignon, mais inquiétant en champion. Plus l'élection s'approchera, moins il sera présidentiable.




Il y a quand même 59 % de Français qui - d'après ce sondage - n'ont pas envie de voir Nicolas Sarkozy candidat. Comment interpréter l'importance de ce rejet ?




Ceux qui ne le veulent pas comme candidat sont surtout ceux qui ne veulent plus de lui comme président ! Alors, c'est vrai que le chiffre exprime une opposition forte, mais une opposition qui est cohérente avec la faible cote de confiance de Nicolas Sarkozy dans tous les indices et surtout avec les intentions de vote qui s'enchaînent depuis des mois : ça fait bien un an qu'aucun sondage ne l'a donné favori pour 2012. Dans celui-ci, Nicolas Sarkozy est à 23 %, c'est-à-dire très loin de son score de 2007 (34) mais avec 5 points d'avance sur Marine Le Pen. Avec lui, donc, le risque de 21 avril est moindre. Mais c'est vrai que ça lui promet un second tour hautement périlleux. En tout cas dans cette configuration : parce qu'il n'est pas du tout sûr que Villepin ou Morin soient candidats dans un an. Surtout s'ils restent à des niveaux aussi dérisoires.




Le sondage confirme aussi le statut de favori de DSK. Ça, ce n'est pas une surprise...




C'est le contraire qui aurait été étonnant. Cela dit, il baisse un petit peu et on sait bien qu'il bénéficie encore largement de l'éloignement et du prestige de ses fonctions au FMI ; ça ne va pas durer ! Un détail important : DSK ne recueille "que" 28 % face à Nicolas Sarkozy, alors qu'il compterait 5 à 6 points de plus face à Fillon, Copé ou Borloo. Tout se passe comme si se mettait déjà en place, à droite, un réflexe de vote utile face à DSK. Sans doute parce qu'une majorité d'électeurs a le sentiment que c'est très probablement entre ces deux hommes-là que 2012 va se jouer.


http://www.lepoint.fr/politique/parti-pris/24-02-11-sarkozy-candidat-prefere-des-electeurs-de-droite-pour-2012-24-02-2011-1299113_222.php

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