mardi 29 mars 2011

Laïcité: Copé règle ses comptes avec Fillon

L'UMP est plus que jamais divisée sur la nécessité du débat sur la laïcité. Alors que Nicolas Sarkozy a décidé lundi de le maintenir, le patron du mouvement, Jean-François Copé, s'en est pris, sur Canal+, à la "posture" de François Fillon.  
Alors que plusieurs personnalités de la majorité ont appelé à l'unité, après la défaite de l'UMP aux cantonales, les sujets qui fâchent ressurgissent. Le débat sur la laïcité notamment. Lundi matin sur France Info, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a appelé à clore le sujet une bonne fois pour toutes. La majorité doit "revenir sur des valeurs profondément républicaines", a-t-il ainsi estimé, relayant les inquiétudes de cadres de la majorité tels Alain Juppé, Bernard Accoyer ou Gérard Larcher. Mais justement, l'Elysée considère la laïcité comme une valeur républicaine. Aussi Nicolas Sarkozy a-t-il solennellement rappelé à l'ordre son ministre du Budget dans une allocution, lundi midi.
Lundi soir, Jean-François Copé en a remis une couche. Invité du Grand journal de Canal+, le patron de l'UMP, qui organise le débat sur la laïcité le 5 avril prochain, est monté au créneau. Et en a profité pour dire ce qu'il devait taire en temps de campagne électorale. Interrogé au sujet des réserves émises par François Fillon au sujet du débat, Jean-François Copé a expliqué que "certains n'en veulent pas (...) parce qu'ils ont probablement été mal informés". "Et puis il y en a, disons les choses, qui y ont trouvé l'occasion d'une posture", a-t-il ajouté. Alors que le journaliste suggérait le nom du premier ministre, le patron de l'UMP a répondu après une brève pause: "Peut-être après tout." À la question: François Fillon "vous a manqué sur ce sujet?", il s'est fait plus limpide: "Exactement!"
Fin février, François Fillon avait déclaré qu'il s'opposerait à ce débat s'il "devait être centré sur l'islam" ou "d'une manière ou d'une autre", conduire à "stigmatiser les musulmans". Quelques jours plus tard, et après une vive polémique interne à la majorité, il avait toutefois jugé ce débat "nécessaire" devant l'Assemblée nationale. Jean-François Copé lui reproche aujourd'hui sa "posture" face à un débat qui devait permettre à l'UMP d'évoquer un des thèmes de prédilections du Front national. Le patron de l'UMP a toutefois modéré ses accusations, s'expliquant à l'AFP après son passage sur Canal+: "C'est un appel solennel à jouer collectif autour du président de la République." Il n'empêche que le débat sur la laïcité pourrait bien relancer la guerre des clans au sein de l'UMP. Et ce, alors que la majorité semble sur le point d'exploser

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