Sarkozy doit "préciser la méthode"
Invité lundi soir de France 2, François Fillon a fermement mis fin aux spéculations en indiquant que la mort de Ben Laden ne signifiait pas "la fin de la guerre" en Afghanistan, qui a fait 56 victimes dans les rangs français depuis 2001. Cette disparition "ne change pas les choses dans l'immédiat", a ajouté le locataire de Matignon, pour qui le retrait des 4.000 soldats français déployés dans le pays n'est pas à l'ordre du jour. Nul doute que le chef du gouvernement devra défendre cette ligne face à la gauche, mardi après-midi, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement au Palais Bourbon. Il pourra compter sur le soutien de sa majorité, Jean-François Copé en tête, pour qui la France "doit rester déterminée et mobilisée au côté de la communauté internationale". Toutefois, même si elles sont peu nombreuses, certaines voix discordantes se font entendre sur le sujet à droite. Jacques Myard, notamment, réclame le retrait total des forces françaises d'Afghanistan. Pour le député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines), dans des propos rapportés par France Info, "la France doit se concentrer sur les régions où sa sécurité intérieure est en jeu, les régions où sévit l'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), qui a pris en otage plusieurs de nos compatriotes".
Interrogé mardi matin par leJDD.fr à quelques minutes du début de la réunion hebdomadaire du groupe UMP à l'Assemblée nationale, le député villepiniste François Goulard se range, lui, à l'avis général. "Il ne faut pas se tromper d'adversaire, avance l'élu du Morbihan, en Afghanistan, nous combattons les talibans et pas Al-Qaïda, le lien entre les deux est relativement ténu." Toutefois, si, pour l'ancien ministre de Jacques Chirac, la mort de Ben Laden ne sert que de "prétexte" à certains pour réclamer le retrait des troupes françaises du pays, le calendrier du désengagement militaire doit être davantage "précisé" par le pouvoir. "On ne peut pas dire que la coalition ait à ce jour remporté de victoires significatives en Afghanistan, il revient donc au chef de l'Etat de préciser la méthode visant à préparer la sortie de nos troupes", martèle François Goulard. Sauf que pour Nicolas Sarkozy, la priorité est ailleurs. En attendant de prononcer un discours sur la lutte contre le terrorisme, mardi après-midi à Orly (Val-de-Marne) - où il rendra hommage aux victimes françaises de l'attentat de Marrakech - le président de la République a fait montre de "fermeté" face aux Talibans. "Il faut combattre de manière frontale, sans aucune compromission, cette forme moyenâgeuse de barbarie" a-t-il expliqué dans les colonnes de L'Express, ne laissant visiblement aucune place à l'idée d'un retrait du "bourbier" afghan.
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