samedi 14 mai 2011

Le parti de Borloo veut rompre "en douceur" avec l'UMP

Militants et élus radicaux sont appelés ce week-end à se prononcer lors de leur 111e congrès sur une motion prévoyant la participation du plus vieux parti de France à une Confédération des centres et par voie de conséquence, son départ de l'UMP. "Les radicaux souhaitent cette déclaration d'indépendance. La décision politique sera sans ambiguité", a affirmé jeudi à l'AFP Jean-Louis Borloo. Une autre motion, présentée par des élus de fédérations radicales, exprimera la volonté que le président du PR soit le candidat de la Confédération à la présidentielle de 2012.
Samedi dernier, le Nouveau Centre, le parti d'Hervé Morin, a déjà approuvé à l'unanimité son entrée dans la Confédération. La Convention Démocrate, d'Hervé de Charette, se prononcera le 25 mai, la Gauche Moderne le 28 mai et l'Alliance Centriste le 2 juillet. A la différence de ses partenaires, le PR est le seul à être membre de l'UMP, même si ses adhérents peuvent depuis 2007 être radical sans être UMP, ce qui est déjà le cas pour 50% d'entre eux, selon la direction du parti qui revendique 12.000 adhérents. Mais la perspective d'un départ de l'UMP fait grincer les dents de certains parlementaires: "ce qui nous apparaît non négociable, c'est de s'être engagés auprès des électeurs avec un programme UMP, d'avoir porté les couleurs UMP et d'avoir été élus sous cette bannière, d'avoir fait pendant quatre ans des choses que nous ne renions pas et de sortir brutalement de l'UMP", a expliqué à l'AFP le député Jean Leonetti, affirmant représenter une majorité de parlementaires radicaux.
"Pas de choix irrémédiables"
Sur la même ligne, l'eurodéputée Véronique Mathieu a annoncé qu'elle ne soutiendrait pas "le choix stratégique de rupture de Jean-Louis Borloo" et resterait à l'UMP. "Il ne faut pas faire de choses irrémédiables", abonde Alain Ferry, député du Bas-Rhin. A l'opposé, le député Yves Jego a annoncé qu'il quitterait l'UMP ce week-end, comme l'on fait avant lui Jean-Louis Borloo et Rama Yade. Mercredi, le numéro deux du parti, Laurent Hénart, s'est voulu rassurant : "lundi, je ne vais pas renvoyer ma carte de l'UMP coupée en deux... ce week-end, on donne notre préavis. L'accord d'association avec l'UMP arrive à son terme en (janvier) 2012. L'essentiel, c'est de savoir si l'un des nôtres est candidat à la présidentielle".

Si la Confédération refuse la double appartenance politique, elle a prévu un statut de "membre associé" pour ceux voulant la tester ou patienter dans l'antichambre."Que certains députés radicaux souhaitent avoir du temps, nous avons prévu un dispositif qui leur permet de goûter l'eau avant de se plonger dans la mer", a expliqué Hervé Morin. La démarche radicale inquiète Nicolas Sarkozy, qui a reçu tous les parlementaires radicaux, entre séduction et menaces de rétortion aux législatives, ont rapporté plusieurs d'entre eux à l'AFP. Reçu mardi, Jean-Louis Borloo a réaffimé au président la volonté d'autonomie de son parti, en expliquant qu'elle était "saine pour le pays". "Ce n'est "pas un divorce. Jean-Louis a décidé d'emménager dans l'appartement du dessus, mais on est toujours dans le même immeuble", a relativisé l'UMP Marc-Philippe Daubresse. Hasard du calendrier? Nicolas Sarkozy a prévu mardi un déplacement à Nancy, fief des radicaux André Rossinot et Laurent Hénart.

http://lci.tf1.fr/politique/quitter-l-ump-ou-non-le-parti-de-borloo-prefere-attendre-6470503.html
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