samedi 23 juillet 2011

L'UMP veut couper les vivres de Borloo

Le 26 juin dernier, Jean-Louis Borloo prenait officiellement son indépendance sur l'UMP. En lançant l'Alliance républicaine écologique et solidaire (Ares), il a emmené sa formation, le Parti radical valoisien (PR), hors de la majorité. Une émancipation qui ne sied pas au parti présidentiel. Le trésorier de l'UMP, Dominique Dord, s'est même dit prêt à opter pour une approche plus... radicale. Dans un entretien à l'AFP, celui qui gère les finances du parti dit avoir refusé de verser à la formation de Jean-Louis Borloo la dotation annuelle d'un million d'euros.
Depuis sa création en 2002, l'UMP est liée au PR par un "contrat d'association", en vertu duquel le premier reverse au second cette dotation forfaitaire. La somme est considérable –les Radicaux avait un budget global d'1,3 million d'euros en 2009. Mais Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical interrogé par leJDD.fr, considère que "[sa] formation peut faire sans". "Une période électorale apporte toujours des ressources extérieures supplémentaires", ajoute-t-il.

L'élection présidentielle comme argument?

L'échéance présidentielle, c'est sans doute la principale raison du problème. La candidature potentielle de l'ex-ministre de l'Ecologie, qui pourrait représenter les centristes de la majorité en 2012, inquiète l'Elysée, Nicolas Sarkozy tablant sur l'union de son camp dès le premier tour pour créer une dynamique de victoire. "Il est normal qu'il y ait un peu d'échauffement politique alors que chaque camp fourbit ses armes", note Laurent Hénart.
De son côté, Dominique Dord reste factuel : "Nous considérons que le départ du Parti radical (de l'UMP) équivaut à une rupture unilatérale du contrat. [Or,] Jean-Louis Borloo pense que ce n'est pas le cas. On est donc devant un litige qu'il faudra trancher", dit-il à l'AFP. "Cela peut se régler devant un tribunal, mais j'espère que nous parviendrons à une solution politique", ajoute-t-il. Un accord à l'amiable? Laurent Hénart maintient sa position : "Notre formation respecte la loi de financement des partis. Une loi de liberté, de pluralisme et de démocratie".
Aucune procédure judiciaire n'est toutefois envisagée à cette heure. Les Radicaux espèrent toujours que l'UMP exécutera ses obligations, alors que l'autre camp affute son argumentaire juridique. "S'il faut, nous irons jusqu'au bout", répond Laurent Hénart. "Mais, au-delà des polémiques, il y a la loi", martèle le secrétaire général avant d'enfoncer le clou : "On ne peut assumer une compétition électorale si on ne respecte pas les règles républicaines".

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