lundi 1 août 2011

Norvège : sommée de condamner les propos de son père, Marine Le Pen rétorque

Les propos de Jean-Marie Le Pen font des vagues, et c'est vers sa fille, présidente du FN, que les regards se tournent. Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a jugé dimanche sur Europe 1 qu'après les propos de Jean-Marie Le Pen, insistant sur la "naïveté" du gouvernement norvégien pour expliquer la tuerie d'Oslo, des propos qu'il a maintenus samedi (lire notre article > Tuerie en Norvège: Jean-Marie Le Pen dément toute provocation), c'est maintenant "à Marine Le Pen de prendre ses responsabilités". Elle doit "dire clairement que ce discours est un discours totalement irresponsable, que ces déclarations sont inadmissibles", a estimé Benoît Hamon
Même son de cloche et même demande de la part de Pierre Moscovici, coordinateur de la campagne de François Hollande pour la primaire PS, qui a aussi demandé dimanche matin à Marine Le Pen de sortir de son silence, faute de quoi elle laisserait penser que son parti "cautionne" les propos de son président d'honneur.
 
"L'opération de dédiabolisation : une manipulation"
Egalement candidate à la primaire PS, Martine Aubry a aussi condamné dimanche les propos "injustifiables" de Jean-Marie Le Pen et comparé la volonté du FN de se donner une image différente à une "opération de manipulation". "Ce multirécidiviste du détail et de la haine révèle, s'il en était besoin, la gigantesque opération de manipulation baptisée ‘dédiabolisation' à laquelle se livre le FN depuis plusieurs mois", a-t-elle poursuivi, tout relevant que dimanche matin "aucune voix au sein de l'UMP" n'avait encore "jugé utile de dénoncer de tels propos".


La réaction de l'UMP est finalement arrivée en fin d'après-midi : Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, a dénoncé "des propos particulièrement irresponsables" de Jean-Marie Le Pen et appelé sa fille à prendre position sur ces déclarations et "sortir d'un faux double langage". Autre réaction à droite : le député Yves Jégo (Parti radical) a estimé sur Europe 1que le Front national avait montré son "vrai visage" avec les propos de Jean-Marie Le Pen et que Marine Le Pen les cautionnerait si elle ne les condamnait pas.

Marine Le Pen dénonce une "récupération politicienne"
Le
PCF, lui, a jugé que Jean-Marie Le Pen a "perdu tellement pied que même un massacre humain ne l'émeut pas". "Le Front national est un parti d'extrême droite raciste et xénophobe aux propos criminels et terroristes et les dires de l'ex-président du FN en sont la preuve (...) malgré les tentatives de relookage de l'héritière du trône du FN", ajoute le Parti dans un communiqué, en allusion là aussi à l'oeuvre de Marine Le Pen, qui a pris la présidence du parti en janvier.

En début de soirée, la présidente du Front national a finalement réagi par voie de communiqué... mais pas pour condamner les propos de son père. Elle y dénonce une "récupération politicienne" de la gauche, expliquant avoir déjà "exprimé de manière très claire la position du FN" sur ce drame. Le 23 juillet, dans un bref communiqué, le FN avait condamné le carnage norvégien, dénonçant des "actes barbares et lâches". Ne faisant même allusion aux propos de son père, Marine Le Pen jugent que ces réactions "font fi des drames humains pour tomber dans la récupération politicienne". "Ça n'est pas très étonnant venant de partis qui n'ont aucune solution à proposer aux vraies préoccupations des Français", fait-elle valoir.

Aucun commentaire: