dimanche 28 août 2011

Ségolène Royal en embuscade

Peu importent les sondages, Ségolène Royal y croit. À La Rochelle, elle répète à chacune de ses interventions qu’elle sera "la présidente des solutions justes et efficaces qui redonneront un désir d’avenir". Alors même si Martine Aubry et François Hollande confortent leur avance semaine après semaine, la présidente de la région Poitou-Charentes, très en forme, ne lâche rien. Et tous ses déplacements suscitent le même emballement.
Hier, la candidate rend visite aux jeunes socialistes, et peine à avancer face à une nuée de caméras. Un peu plus tard, elle accuse le système financier actuel, dans un discours de près d’une heure devant les militants. "Il faudra cesser toutes les connivences entre le pouvoir bancaire et la politique", plaide-t-elle devant sa rivale Martine Aubry, qui lui a fait l’honneur d’être au premier rang. Une journée marathon qui se clôture par une intervention dans le 20 Heures de France 2.
Si les sondages n’accordent plus à Ségolène Royal la large avance dont elle disposait en 2007, sa détermination reste intacte. "Nous sommes là pour gagner et pulvériser le changement à gauche en 2012", lâche-t-elle vendredi soir, dans une salle de La Rochelle, face à un millier de militants survoltés. Ovationnée à son arrivée, sur l’air de I Got a Feeling des Black Eyed Peas, elle implore : "Donnez-moi cette force, que j’ai déjà un peu plus avec vous tous, et cette légitimité pour rassembler les talents de tous les Français." Et de pronostiquer sa victoire en 2012 : "Demain, nous allons libérer cette énergie et nous allons gagner."

Les outsiders Valls et Montebourg

Mobiliser donc pour tenter de créer la surprise. "Je n’ai jamais sous-estimé Ségolène et sa capacité à rassembler", reconnaît François Lamy, bras droit de Martine Aubry. "Forte de son expérience, elle a une capacité de persuasion qui est d’ailleurs utile au Parti socialiste", confie-t-il. Mais dans cette bataille, Ségolène Royal doit composer avec d’autres rivaux. Tout aussi déterminés qu’elle à aller au bout de leur démarche. "Je ne laisserai pas la primaire être confisquée par les deux favoris", prévient Manuel Valls hier dans un bar de La Rochelle. "Je n’ai que des marges à gagner. D’autres ont peut-être des marges à perdre", assène encore le député-maire d’Évry (Essonne).
De son côté, l’outsider Arnaud Montebourg, qui se pose en chantre de la "démondialisation", se décrit sans complexe comme "le meilleur rassembleur de toutes les gauches". Et balaye aussi d’une phrase ses mauvais scores dans les sondages. "Il n’y a pas de prédiction mais que des convictions", veut croire le député de Saône-et-Loire. Tous cherchent à inverser la tendance. À défaut d’une victoire, les outsiders pourraient peser de tout leur poids dans l’entre-deux-tours de la primaire début octobre, là où ils devront apporter leur soutien à l’un des deux candidats en lice. Un choix qui pourrait faire toute la différence.
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