Elle le martèle sur tous les tons, à toutes les sauces, tous les jours, et un peu partout. La future gagnante de la primaire socialiste, ce sera elle et pas une autre. "Je vais gagner", répète Ségolène Royal à l'envi. Méthode Coué? "Non, elle ne feint pas l'optimiste. On sent qu'il y a un intérêt de plus en plus fort pour ses solutions. Cet engouement se mesure sur le terrain", explique son porte-parole, Guillaume Garot, contacté par leJDD.fr. Et pour matérialiser dans les urnes cette impression de terrain, il faudra passer devant François Hollande et Martine Aubry. Pour ça, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle cherche à cliver. Et brouiller les cartes.
Dimanche soir, lors de l'émission BFMTV2012/Le Point/RMC, Ségolène Royal a ainsi rompu la concorde socialiste sur la règle d'or, que tous assimilent à une manœuvre politicienne de Nicolas Sarkozy. "La règle d'or, c'est une très bonne règle, je l'inscrirai dans la Constitution mais en début de mandat, en 2012", a-t-elle tranché. "Ségolène trace son chemin, propose ses solutions et c'est ce que les Français attendent", décrypte Guillaume Garot. Soit.
"En coulisses, Ségolène tape au moins aussi fort sur Hollande…"
Dans l'entourage de Martine Aubry, on n'est pas dupe. "Sur la règle d'or, la position de Martine Aubry est la constance. Depuis le départ, elle explique que cette mesure est une diversion de Nicolas Sarkozy pour faire oublier que c'est lui qui a creusé les déficits", déroule Olivier Dussopt, son porte-parole, joint lundi matin par leJDD.fr. "Cette règle, c'est du vent, une tactique de Sarkozy. Et, entre parenthèses, je constate avec un grand sourire que ce gouvernement qui nous taxe d'irresponsabilité a vu une de ses grandes mesures d'urgence détricotée en moins d'une semaine par un ancien Premier ministre!", lui répond le bras droit de Hollande, Stéphane Le Foll, goguenard au téléphone.
Voilà pour la position officielle des socialistes. C'est d'ailleurs ce que rappelle Olivier Dussopt, avant de reprendre de volée l'insaisissable Ségolène Royal: "Cette position avait été adoptée à l'unanimité par le bureau national du PS. Après, si des candidats veulent s'en éloigner, c'est leur choix, mais pas celui de Martine…", glisse-t-il. Manuel Valls doit se sentir moins seul. La Dame du Poitou, elle, se moque bien d'être isolée. Au contraire, elle cultive sa différence. Et n'hésite pas, pour ce faire, à dire blanc le lundi, et noir le mardi. Le mercredi, c'est gris, vous l'aurez compris.
Quand un téléspectateur lui demande si elle pourrait confier le poste de Premier ministre à François Hollande, elle lâche un "pourquoi pas?" qui donne davantage de poids à la rumeur d'une alliance entre les deux anciens conjoints. Elle le sait, forcément. "Elle a simplement répondu avec franchise à une question d'un téléspectateur, il ne faut y voir aucun signe particulier", démine Guillaume Garot. "Je me souviens que Ségolène Royal avait aussi émis l'idée de prendre DSK comme Premier ministre. donc ses déclarations…", se marre un proche de François Hollande. "En coulisses, Ségolène tape au moins aussi fort sur Hollande. Alors parler d'une alliance… Elle joue à plein son rôle de troisième 'homme'", lui répond un proche de Martine Aubry. "Elle essaye de faire sa place, c'est compréhensible", analyse le Foll. Le mot de la fin pour un ségolèniste de la première heure : "Les autres candidats s'inquiètent et ils ont raison. Mais jamais ils ne le diront…"
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