mercredi 30 novembre 2011

Hollande, roi de l’impro

Depuis le 16 octobre, François Hollande est candidat. Mais le lancement officiel de sa campagne n’est prévu que pour le mois de janvier. Un difficile entre-deux que le candidat peine à assumer. Pour occuper le terrain, son staff de campagne semble en effet rencontrer certaines difficultés à s’organiser en temps et en heures. Un moment de flottement dans la campagne du candidat? "Je n’ai pas ce sentiment-là", balaye l’un de ses proches au JDD.fr.
L’exemple de son QG de campagne est pourtant symptomatique. Initialement, l’équipe avait prévu de poser ses cartons rue de Grenelle, dans le 7e arrondissement de Paris, avant de revoir sa copie. La semaine dernière, Stéphane Le Foll expliquait au JDD.fr que le choix du lieu serait définitivement tranché dans les jours à venir. Finalement, Pierre Moscovici, son directeur de campagne, a annoncé lundi que le candidat socialiste investirait les locaux du 21 rue de l’Arcade, dans le 8e arrondissement de Paris, de manière seulement temporaire. Ce QG n’accueillera en effet que la direction de campagne. Pas de place pour la presse ni pour la totalité de l’équipe du député de Corrèze. Il faudra patienter un mois avant de trouver une solution à plus long terme. "Des locaux de campagne définitifs seront disponibles à compter du 1er janvier 2012. Jusqu'à cette date, le service de presse et les services généraux demeurent dans les locaux du Parti socialiste", explique Pierre Moscovici dans un communiqué. Une équipe scindée géographiquement à cinq mois de la présidentielle.

"Le candidat du provisoire et de l'indécision"

Et l’exemple de son QG n’est pas le seul à révéler l’improvisation palpable dans l’équipe du candidat. Les déplacements de François Hollande sont souvent annoncés à la dernière minute, à l’instar de celui dans un bar parisien pour sourds et muets au lendemain de la présentation de son équipe de campagne, le 16 novembre dernier. La presse avait alors été avertie de l’évènement le mercredi dans la journée pour un déplacement le jeudi matin. Un sentiment de confusion plus que jamais accentué par le douloureux accord avec les écologistes, marqué par de fortes tensions et désaccords jusqu’au sein même du Parti socialiste.
Le tout donnant des armes à la droite pour cibler leur principal rival en vue de 2012. Ainsi, face aux tergiversations socialistes, l’UMP n’hésite pas à sauter sur l’occasion pour souligner ces imprécisions. "Après l'indécision sur le nucléaire, sur les emplois dans l'éducation nationale et sur le droit de veto à l'ONU, voilà que le candidat de l'ambiguïté n'arrive même pas à choisir un siège de campagne définitif", raille ainsi Valérie Rosso-Debord, dans un communiqué publié mercredi. La déléguée générale adjointe du parti majoritaire se dit même "consternée" par le comportement de celui qu’elle qualifie de "candidat du provisoire et de l'indécision".
Un début de campagne tumultueux qui pourrait clairement jouer sur l’image du candidat. En témoignent les sondages, qui confirment les uns après les autres son essoufflement. Même s’il reste, pour l’heure, largement vainqueur face à Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle.

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