samedi 3 décembre 2011

Mélenchon appelle les électeurs socialistes "à l'aide"

A la tribune, Jean-Luc Mélenchon, en forme, avertit : "L’austérité est toujours de droite". Voilà François Hollande, qui veut donner "un sens" à la rigueur, prévenu. Devant plus de 2.500 personnes réunies dans une salle de l’agglomération bordelaise, Jean-Luc Mélenchon s’est présenté jeudi soir comme le candidat de l’autre cohérence. Celui qui refuse l’austérité et préconise, à l’inverse, "une relance de l’activité". "Nous voulons planifier le progrès de notre pays", s’exclame-il devant une assistance nombreuse.
Alors qu’"il n’y a plus de digue entre la droite et l’extrême droite", Jean-Luc Mélenchon s’est adressé à son camp, la gauche. "Nous à gauche, dans l’ensemble, nous ne sommes pas à la hauteur. Je ne dis pas ça pour nous. Devinez pour qui… ", glisse-t-il, visant François Hollande, sans le nommer. Et puisque le candidat socialiste ne répond pas à son offre publique de débat, Jean-Luc Mélenchon interpelle directement les électeurs socialistes : "Nous vous appelons à l’aide. C’est nous le Front de gauche qui représentons l’alternative (…) Restez fidèles à vous-même, aidez-nous! Venez à la rescousse".
Face à ce qu’il voit comme une main tendue de François Hollande à François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon a alerté les socialistes : "N’acceptez pas le choix que font vos chefs de vous entraîner dans cette aventure sans issue de l’alliance au centre qui n’est qu’un déguisement de l’alliance avec la droite."

"Si vous faites les moutons, vous serez tondus"

Dans un discours de près d’une heure conclu par l’Internationale et la Marseillaise, ses premières flèches auront tout de même été pour Nicolas Sarkozy. Comme une réponse au discours de Toulon. Un discours prononcé - dixit Jean-Luc Mélenchon - devant un aréopage de "réactionnaires, récoltés sur la Côte d’Azur pour applaudir bestialement". A Toulon, "c’est de son bilan dont Sarkozy a fait la critique", juge l’eurodéputé. Et l'ancien socialiste de moquer "cet homme qui va comme un disque rayé, répétant les mêmes formules : 'ce n’est pas ma faute'. Son discours tient en une seule phrase : 'Françaises, Français, je vous prie de m’excuser'". Le candidat crédité de 8 % dans les sondages a poursuivi la charge et fait de Nicolas Sarkozy l’origine de "la ruine de tout ce que nous aimons", des 35 heures à la retraite à 60 ans.
Un peu plus tôt, Pierre Laurent, le chef du PCF a décerné un "triple zéro" au locataire de l'Elysée. "Zéro salaire, zéro croissance, zéro emploi". Et de mettre en garde : "Notre démocratie est en danger" à cause d'"une armée de commis politique qui ne reconnaissent qu’un seul maître : les marchés financiers". Sur la même longueur d’ondes, Jean-Luc Mélenchon a promis de "briser les reins" des "spéculateurs". Avec comme arme l’intervention directe de la BCE.
Enfin, réagissant au nouveau traité que réclame Nicolas Sarkozy - ceux existant n’étant pas suffisants – le leader du Front de gauche savoure : "C’est nous qui avions raison en 2005". Alors, contre "la voix mièvre de la capitulation", Mélenchon a prévenu son auditoire : "Si vous faites les moutons, vous serez tondus".

1 commentaire:

Anne a dit…

Si vous faites les moutons
vous serez tondus...
Quel prévisionniste !:)
Ne l'est-on pas depuis toujours ?...

Bonne journée Francis
Bises Anne