dimanche 5 février 2012

La "France qui travaille" tentée par Le Pen

Déçue par la politique économique de Nicolas Sarkozy, la "France qui se lève tôt" a de moins en moins confiance en son chef de file. Et le FN en fait son miel. Pour preuve, un sondage Ipsos paru ce vendredi dans L'Humanité crédite Marine Le Pen de pas moins de 24% d’intentions de votes des actifs (salariés ou chômeurs ayant déjà travaillé) au premier tour de la présidentielle. La leader frontiste se situe dans le sillage de François Hollande (27%), mais devant le président sortant (18%). Quant aux autres principaux candidats, François Bayrou totalise 13% d’intentions de votes, tandis que Jean-Luc Mélenchon récolterait 8% des suffrages.
Ce résultat n’étonne guère Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop, qui précise au JDD.fr que le monde du travail, traditionnellement acquis à la droite, a changé son fusil d’épaule au profit du PS et du FN depuis un an environ. Ce bouleversement de l’électorat UMP, "avec une désaffection des catégories intermédiaires de 35 à 45 ans" n’est autre qu’un "signe de défiance envers le président sortant". Lequel pâtit de sa gestion de la crise économique, notamment caractérisée par une flambée du chômage (en hausse de 5,6% en 2011) et une chute du pouvoir d’achat.

Nicolas Sarkozy veut ressouder sa base

Surtout, les mesures de la majorité n’inspirent plus confiance. A titre d’exemple, selon un sondage Ipsos paru cette semaine, pas moins de 63% des Français désapprouvent le projet de TVA sociale annoncée dimanche dernier par Nicolas Sarkozy (dont 33% "tout à fait opposés"), craignant qu’elle n’engendre une hausse des prix. Pour Frédéric Dabi, le chef de l’Etat paye ses tergiversations sur le plan économique. Car, pour mémoire, la TVA sociale a été envisagée par le gouvernement dès 2007, avant d’être balayée par Christine Lagarde. Alors aux manettes de Bercy, l’ancienne ministre avait jugé que cette mesure provoquerait de l’inflation. Au contraire de Nicolas Sarkozy, qui assure maintenant que ce n’est pas "le problème de la France".
Lors de la dernière présidentielle, Nicolas Sarkozy avait été accusé par les socialistes de braconner sur les terres du FN (dont l’électorat est constitué, entre autre, de retraités et de personnes âgées) en mettant l’accent sur la sécurité. Cinq ans après, le voici contraint d’accuser le PS de s’en prendre aux classes moyennes pour ressouder sa propre base. La donne a bel et bien changé.

1 commentaire:

Anne a dit…

Le Pen tente certains
comme manifestation de colère au premier tour

Bonne journée Francis
Bizzz Anne