samedi 10 mars 2012

Borloo et Yade font faux bond à Sarkozy

Coup dur pour Nicolas Sarkozy qui espérait le soutien de ses anciens ministres du Parti radical. Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a annoncé samedi, à la tribune du congrès de son parti à Paris, qu'il ne se rendrait pas au grand meeting national du président-candidat, Nicolas Sarkozy, à Villepinte, dimanche. "Fondamentalement, je ne souhaite pas être à Villepinte demain. Pour quelle raison ? Pas pour dire que je boude, pas pour faire ma mijorée (...) Ca ferait perdre toute crédibilité à notre vigilance, c'est aussi simple que ça", a-t-il expliqué. Cette annonce confirme la déclaration d'un proche du président du Parti radical samedi en début d'après-midi.
Outre cette déclaration de Jean-Louis Borloo, le Parti radical a par la suite voté à 76% pour un soutien "vigilant" à Nicolas Sarkozy. Le vote a eu lieu par boîtier électronique à l'issue du discours du président du parti, Jean-Louis Borloo, qui a appelé ses troupes à voter en faveur de cette motion en lançant : "oui à un partenariat, non à un alignement sans conditions".
Maigre consolation pour Nicolas Sarkozy... D'autant plus qu'un peu plus tôt samedi, c'est Rama Yade qui avait décoché le premier revers au président : la vice-présidente du Parti radical s'est dit "contre la stratégie de droitisation" de Nicolas Sarkozy. L'ex plus jeune ministre a annoncé qu'elle refusait, lors du congrès du Parti radical ce samedi, de voter la résolution de soutien au président-candidat Nicolas Sarkozy, dans un entretien au Monde.fr. "En 2007, Nicolas Sarkozy dictait le tempo, imposait les débats. Aujourd'hui, nous avons le sentiment, nous, les républicains, d'avoir le pistolet du FN sur la tempe", a déclaré Mme Yade, qui ne se rendra donc pas non plus au grand meeting national du chef de l'Etat dimanche à Villepinte, où elle n'a "d'ailleurs pas été invitée". "On nous explique que certaines civilisations sont inférieures à d'autres, et, en même temps, on nous dit que le FN est un parti nationaliste et socialiste. Où tombera le curseur ? Vous comprendrez que j'ai besoin de savoir cela précisément avant de m'engager", insiste-t-elle.
"Brutalité de l'UMP"
A la question de savoir si la première vice-présidente du Parti radical est "susceptible de revenir dans le giron du président sortant", celle qui est aujourd'hui première vice-présidente du Parti radical répond, sans appel: "Non. J'espère un rééquilibrage de ses positions, sans illusion excessive".
Rama Yade laisse par ailleurs entendre que le soutien officiel que devrait apporter samedi après-midi le Parti radical à Nicolas Sarkozy n'est dû qu'à "la brutalité de l'UMP" et à "sa capacité à faire payer ceux qui sont perçus comme des gêneurs", sans préciser davantage ses accusations."Je ne suis pas élue sortante, j'ai donc toute ma liberté, et j'en profite", souligne-t-elle.

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