lundi 5 mars 2012

"Surtaxe Hollande" : tant qu'il y aura des riches...

Haro sur les riches! La proposition fiscale de François Hollande a fait l’effet d’une bombe. En se disant favorable à un taux d’imposition à 75 % pour les revenus au-delà d’un million d’euros par an, le candidat socialiste à la présidentielle va-t-il déclencher de nouveaux départs de riches vers la Suisse, la Belgique ou le Royaume-Uni, les terres d’exil préférées de nos concitoyens? Doit-on dire adieu aux footballeurs du PSG, aux Jean Dujardin et autres Marion Cotillard, nouvelles coqueluches de Hollywood? Ses attaques ciblées contre les "rémunérations indécentes" des patrons du CAC 40 flèchent-elles une nouvelle carte de la richesse politiquement incorrecte?
Certains patrons, pourtant, ont demandé à être taxés plus. Comme le patron de Publicis, Maurice Levy, dès le mois d’août, en pleine préparation du plan de rigueur. Un appel suivi par quelques grandes figures patronales comme Jean-Paul Agon (L’Oréal), Franck Riboud (Danone), Frédéric Oudéa (Société générale) ou encore Christophe de Margerie (Total).

Maurice Levy fustige la proposition de Hollande

Depuis vendredi, le ton a changé. Indignation d’Ernest-Antoine Seillière, ancien patron du Medef. Colère de Maurice Levy, auréolé cette fois du titre de président de l’Afep (Association française des entreprises privées). Dans une tribune publiée sur le site Huffington Post, il fustige une proposition "négative pour la compétitivité". C’est tout sauf "une mesure de justice fiscale […], une mesure symbolique au rendement dérisoire, porteuse de risques majeurs pour notre économie", assure-t-il. Peu importe que 61% des Français y soient favorables, selon un sondage TNS Sofres publié le même jour. Interrogés par l’Ifop pour le JDD.fr sur leur adhésion à la création de cette surtaxe, ils étaient encore 57% à l’approuver.
À noter que les sympatisants du FN estimaient à 49% qu’elle risquait d’inciter les personnes les plus riches à quitter la France, (contre 67% pour les sympatisants de l’UMP et 24% pour les sympathisants de gauche). "Le seuil psychologique déclencheur d’exil se situe entre 60 et 70% d’impôts, toutes taxes confondues, assure l’avocat fiscaliste Philippe Losappio. François Hollande n’a pas précisé si la tranche de 75% sera plafonnée, c’est-à-dire en additionnant l’impôt sur les revenus, les prélèvements sociaux (CSG et RDS) et l’ISF. Là, c’est confiscatoire." Le bilan fiscal de Nicolas Sarkozy a aussi douché l’enthousiasme des nantis : suppression du bouclier fiscal en 2013, coups de rabot sur les niches fiscales et hausses d’impôts en rafale.

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