samedi 28 avril 2012

Dati de nouveau à la charge à Paris

Alors que le FN et certains commentateurs prédisent l'implosion de l'UMP si Nicolas Sarkozy perd le second tour de la présidentielle, Rachida Dati n'a pas attendu l'issue de l'élection pour appeler à "refonder" le parti majoritaire à Paris. L'ancienne ministre UMP avait déjà réaffirmé en février sa volonté d'être candidate à Paris aux législatives de juin, alors qu'elle n'a pas reçu l'investiture de son parti, qui lui a préféré François Fillon.


"Si on veut reconquérir Paris et je pense que Paris est gagnable pour la droite, à un moment donné, je crois qu'il faudra refonder la droite parisienne", a déclaré Rachida Dati jeudi sur La Chaîne Parlementaire. "Depuis plus de dix ans, la droite recule à Paris, donc à un moment donné, il faut peut-être enrayer cette chute", a-t-elle ajouté. Jusque là Rachida Dati s'était contentée de viser François Fillon, à qui elle reprochait de s'être fait "parachuter" dans la 2e circonscription (Ve, Vie et VIIe circonscription) qu'elle convoite et où elle s'estime légitime en tant que maire du VIIe arrondissement.


"On est prêts à refonder la droite parisienne"


"C'est la première fois qu'un candidat socialiste est devant un candidat de droite à Paris" pour les résultats de la présidentielle, a ajouté l'ancienne ministre. Rachida Dati peut se permettre de pointer les résultats inédits du candidat socialiste à Paris, étant donné que le VIIe est dans le trio de tête des arrondissements UMP ayant le mieux voté pour le candidat sortant, avec le VIIIe (58,3%) et le XVIe (64,8%). "Dans le Ve, qui est un arrondissement de droite, François Hollande est en tête", a-t-elle raillé, dans une pique à l'adresse de François Fillon, candidat dans cette circonscription.

Elle va plus loin: "On est une équipe à Paris où on est prêts à refonder la droite parisienne". Cette "équipe" comprend en réalité les proches de
Jean-François Copé contre "l'équipe" Fillon. Les partisans du Premier ministre ont la mainmise sur la fédération UMP, présidée depuis 2003 par Philippe Goujon, député-maire du XVe.
"La rancœur et l'amertume"
Philippe Goujon et Jean-François Lamour n'ont pas tardé à réagir à la charge de la maire du VIIe. "La rancœur et l'amertume de ne pas avoir été investie pour les législatives ne peuvent pas autoriser les règlements de comptes inappropriés qui desservent le candidat que nous devons soutenir", a dit Philippe Goujon.

François Fillon avait évoqué le devenir du parti majoritaire à Paris, alors qu'il était en campagne vendredi 20 avril dans la capitale aux côtés du député UMP sortant Bernard Debré. Il avait implicitement visé Rachida Dati, jugeant qu'"il faudra que des décisions soient prises". "Nous avons besoin de nous rassembler à Paris. Pour qu'une grande formation politique puisse fonctionner, il faut qu'elle agisse dans l'ordre et dans la discipline", avait estimé François Fillon. "Il peut y avoir des batailles avant ces décisions, mais une fois qu'elles sont prises, tout le monde doit s'y conformer", avait insisté François Fillon

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