dimanche 29 avril 2012

Législatives : premiers contacts entre le PS et Front de gauche

Hier adversaires lors de la présidentielle, aujourd'hui en contact pour les législatives. Jean-Luc Mélenchon a affirmé samedi avoir eu Martine Aubry au téléphone, au sujet d'éventuelles négociations entre leurs deux formations, le Front de gauche et le Parti socialiste, là où il y aurait un "risque" du Front national.
"Martine Aubry m'a appelé parce que, si j'ai bien compris, François Hollande lui a demandé de le faire pour répondre à l'appel que j'ai lancé", a expliqué l'ancien socialiste à des journalistes, en marge du Conseil national de son Parti de gauche (PG), réuni à l'Espace Robespierre d'Ivry-sur-Seine. Cet appel avait d'abord été lancé en février par sa formation au PS, pour faire face à une éventuelle élimination de la gauche au premier tour dans certaines circonscriptions au profit du FN.

"Je suis tout à fait favorable à cette démarche"

Mais jusqu'au premier tour de la présidentielle, les échanges en étaient restés là, le Parti de gauche souhaitant un accord national tandis que le PS préférait des ententes locales. "Ce n'est pas ce qu'on veut, ces accords se terminent toujours par un désistement pour le candidat socialiste", expliquait à la mi-mars au JDD.fr le secrétaire national PG en charge des élections, Eric Coquerel. Ce dernier, comme le Parti communiste français (PCF), ne cachait d'ailleurs pas leur scepticisme quant à des négociations d'avant premier tour.
Le lendemain de son élimination de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait pourtant réitéré son appel sur le plateau de France 2. "Il y a 356 circonscriptions où Madame Le Pen peut maintenir ses candidats au deuxième tour, je l'ai déjà dit avant, il est temps de s'accorder pour que nous ne soyons pas éliminés du deuxième tour, nous la gauche, et qu'on soit comme des imbéciles après avoir sorti Sarkozy de la présidence de la République, à se retrouver à être obligés de voter UMP pour ne pas voter Le Pen, jamais!", a-t-il affirmé.
Le message avait alors bien été reçu par François Hollande qui, lors de l'émission Des paroles et des actes jeudi soir, lui avait répondu : "C'est tout à fait clair, lorsqu'il y a un risque d'élimination de la gauche au second tour des élections législatives, de nous mettre ensemble dès le premier tour. Ca peut arriver dans certaines circonscriptions, je suis tout à fait favorable à cette démarche". Le socialiste aurait donc ensuite, selon son ancien camarade, délégué cette tâche à Martine Aubry, même si aucun dirigeant du PS ne confirmait samedi les propos de Jean-Luc Mélenchon.

"Rien n'est décidé" pour le cas Mélenchon

Selon ce dernier, la première secrétaire socialiste a également pris contact avec le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. De son côté, le leader du Front de gauche a également dit qu'une réunion entre les délégués aux élections du PS et du FG se tiendra "en début de semaine prochaine". Le député européen s'est félicité de pouvoir avoir cette discussion, souhaitant que PS, PG et PCF "s'accordent partout où le risque FN existe" pour des candidatures uniques.
Au sujet de ses ambitions personnelles, Jean-Luc Mélenchon a indiqué à la presse que "rien n'est décidé", précisant se poser encore la question "d'y aller ou de mener la bataille" au niveau national. "Il n'y a pas urgence", a encore fait savoir l'eurodéputé, qui a systématiquement démenti tous les échos de presse parus à ce sujet depuis plusieurs semaines.

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