vendredi 27 avril 2012

PS et UMP proches du plafond de dépenses autorisées

Pour le sprint final, les trésoriers de campagne des deux finalistes serrent la ceinture. Le financement des campagnes, encadré par le décret du 30 décembre 2009, fixe le "plafond des dépenses électorales à 22,509 millions d'euros au total". Or François Hollande et Nicolas Sarkozy ont multiplié les meetings au cours des dernières semaines et certains ont coûté très cher.
Reconnaissant que le maximum était presque atteint, l'équipe de campagne de François Hollande a assuré jeudi qu'il est bel et bien prévu de "respecter le plafond des dépenses" de campagne." "On arrive à 10 jours de la fin de campagne, or, pour nous elle a commencé en novembre", après la primaire socialiste, a déclaré Stéphane Le Foll, responsable de l'organisation de la campagne de François Hollande. Avant d'ajouter : "Au fur et à mesure, on arrive au bout et il faut être extrêmement rigoureux". De son côté, Philippe Briand, trésorier de campagne du président-candidat, déclare au JDD.fr que "les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy sont en passe d'atteindre les 17 millions d’euros. Nous avons encore un peu de marge mais nous faisons attention".

Les meetings en plein air privilégiés

Pour les derniers jours de campagne, les équipes des deux finalistes ont privilégié les espaces municipaux. Gratuits, ils peuvent accueillir jusqu'à 4 000 personnes pour les plus grands. Les meetings en plein air, remis au goût du jour par Jean-Luc Mélenchon, sont une autre option possible. A Toulouse, où aura lieu le grand meeting du socialiste le 3 mai, il y avait plusieurs hypothèses : Stadium ou Capitole. C'est finalement la place du centre-ville qui a été choisie.
Car c'est surtout la location des grandes salles (plus de 10 000 personnes), extrêmement onéreuse, qui grève le budget. Le meeting de François Hollande au Bourget a coûté un million d'euros. Prix de la location de la salle de Bercy - où est prévu un meeting dimanche? Elle était "libre" et donc "pas très chère", a répondu Stéphane Le Foll. Le meeting de Nicolas Sarkozy à Villepinte a également coûté un million d'euros. "Mais c'était également un congrès de l'UMP, les frais sont partagés et n'incombent pas uniquement au candidat", tempère Philippe Briand. Avant d'ajouter : "Les normes de sécurité actuelles sont très strictes, ce qui a un coût élevé. A l’époque de Jacques Chirac, il suffisait d’ouvrir les portes et de laisser entre les partisans."
Critiquant les grosses dépenses des deux principaux candidats, François Bayrou avait proposé en mars de limiter le plafond à 10 millions d'euros. Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout La République avait, quant à lui, assuré qu'à l'issue de sa campagne présidentielle, ses dépenses totales équivalaient au seul coût du meeting du Bourget.
Actuellement, le remboursement des dépenses de campagne par l'Etat est égal à 47,5% du plafond pour tous les candidats ayant obtenu plus de 5% des voix. Ce pourcentage, qui était de 50%, a été réduit par une loi votée par le Parlement en février, dans le cadre du plan de rigueur. L'Etat prend également en charge les frais de la campagne officielle à la télévision et à la radio, les frais d'impression et de distribution des professions de foi, et les coûts liés à l'impression et l'apposition des affiches sur les panneaux officiels.
Si les deux finalistes dépassent la limite imposée par la loi, ils risquent le rejet de leur compte de campagne à l’issue du scrutin. Et même une possible annulation de l’élection. Les trésoriers veillent au grain.

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