jeudi 26 avril 2012

Sarkozy : "je n'ai jamais assimilé les électeurs de Bayrou à ceux du FN"

Alors que François Hollande et François Bayrou lui ont reproché de valider les thèses du FN pour séduire l'électorat de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy a indiqué mercredi soir sur TF1 qu'il n'avait "jamais fait alliance avec le FN" et n'avait "pas l'intention de commencer". Il a répondu au président du Modem, qui s'est déclaré "offensé" par ses propos faisant un parallèle entre l'électorat centriste et celui de Marine Le Pen. Je n'ai "jamais assimilé les électeurs de François Bayrou à ceux du Front national", a assuré le chef de l'Etat. "Et d'ailleurs, je ne considère pas comme offensant pour un Français d'avoir voté pour une candidate dont je ne partage pas le point de vue", a-t-il ajouté.

Analysant une nouvelle fois le score élevé de la candidate frontiste, Nicolas Sarkozy a estimé qu'il ne s'agissait pas d'un "vote d'adhésion", mais d'un "vote de crise", dressant un parallèle avec une parallèle avec "une partie des électeurs qui se radicalisent" dans d'autres pays. "Pour moi, ce n'est pas un sujet de plaisanterie", a indiqué Nicolas Sarkozy, affirmant que François Hollande prenait ce sujet à la légère.

Nicolas Sarkozy a précisé qu'il répondrait jeudi matin à la lettre envoyée par François Bayrou aux deux finalistes. Il a insisté sur le passage relatif à "la règle d'or" budgétaire constitutionnelle, dont le centriste est un ardent défenseur et à laquelle s'oppose François Hollande. "Qui peut contester ça? C'est une idée de bon sens, ce n'est pas une idée de droite, ce n'est pas une idée de gauche", a-t-il dit.

Travail ou vrai travail ?


Il s'est aussi refusé à dire qui il nommerait comme premier ministre en cas de réélection. "Je veux un rassemblement le plus large possible autour du projet que je propose aux Français", s'est contenté d'ajouter le président-candidat sur le plateau de TF1.

Interrogé sur la position de
Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) en faveur d'un pacte de croissance dans la zone euro, Nicolas Sarkozy a répondu vouloir lui aussi la croissance. "Mais il ne dit pas que pour avoir de la croissance, il faut augmenter le nombre de fonctionnaires", a ajouté le candidat, ciblant son adversaire socialiste. "Il n'y a pas un seul pays au monde qui propose l'emploi de 60.000 fonctionnaires de plus", a affirmé le chef de l'Etat. "Un pays qui ne réduit pas ses dépenses, c'est un pays qui n'a pas la maîtrise", a-t-il jugé.

Nicolas Sarkozy a également assuré n'avoir jamais parlé de "fête du vrai travail" à propos du rassemblement qu'il souhaite organiser le 1er Mai, une expression qui avait provoqué la fureur de la gauche et des syndicats. "Vous voulez faire du 1er Mai la fête du vrai travail?", lui-a-ton demandé. "Non, non je n'ai pas dit du vrai travail, je veux faire du 1er Mai une fête du travail", a répondu Nicolas Sarkozy.

Valls dénonce "des mensonges éhontés" de Sarkozy, notamment sur Ramadan
Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, a qualifié mercredi de "mensonges éhontés" les propos de Nicolas Sarkozy assurant notamment que l'intellectuel suisse musulman Tarik Ramadan avait appelé à voter pour le candidat PS.
"Nicolas Sarkozy sur TF1 s'est livré à trois mensonges éhontés", a déclaré M. Valls. "Il a dit que Tarik Ramadan appelait à voter pour François Hollande, c'est faux! Il a fait référence à un appel des 700 mosquées en faveur de François Hollande, c'est faux, cet appel a été démenti. Il a de nouveau assuré que François Hollande souhaitait régulariser les sans-papiers, c'est faux, chacun connaît les positions du candidat de la gauche : la régularisation sur la base de critères", a-t-il affirmé.
"Il s'agit de contre-vérités particulièrement graves. Dans la bouche d'un président de la République et d'un candidat, ces mensonges visent à créer un climat de tension et de haine", a jugé le député de l'Essonne.


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