Sono à fond. Comme à chaque meeting, Nicolas
Sarkozy vient de terminer son discours en clamant le fameux
"aidez-moi". Mais cette fois-ci, il est revenu au micro après la
Marseillaise en électrisant le hall 7 de la porte de Versailles tel un DJ :
"trois semaines, à fond ! puis deux semaines, à fond !" Et les 5000
jeunes venus l'écouter (contre 9000 attendus) en ont eu pour leur faim niveau
énergie donnée. "Vous en connaissez beaucoup des comme ça ? C'est le seul
qui peut encore créer un élan et ça marche, comme en 2007", hurle Laurence,
une jeune sympathisante UMP venue "pour voir". Et comme elle, tous
diront avec leurs mots le bon moment passé ensemble à communier autour d'un même
parfum de victoire. Mais pourquoi y croient-ils tant, tous ces jeunes venus des
quatre coins de la France, alors qu'en février "tous les médias le disaient
cramé après l'avoir tant critiqué" lâche Antoine, étudiant en économie ?
Leur ressenti est intéressant au moment où cette drôle de campagne annonce une forte abstention et probablement des surprises. "Sarkozy, il ne dit pas ce que les gens veulent entendre. Il assume ses positions et donc cela crée de la confiance. Moi j'ai confiance", explique Alix, 20 ans, pétillante étudiante de Paris. "Mais sur l'issue finale, ce sera difficile car beaucoup de gens sont en colère à cause de la crise. Mais bon, Hollande est tellement pas crédible".
Ce manque de crédibilité supposé du candidat socialiste soude tous les jeunes UMP rencontrés samedi porte de Versailles. Pas un pour nuancer le propos sur l'adversaire. Constance, 26 ans, la soeur aînée d'Alix, explique comme une évidence que "les socialistes n'ont pas de chance avec leur candidat. Il y a les socialistes, il y a les antisarkozystes mais je n'ai jamais entendu parler de hollandistes !", affirme-t-elle. "Nan mais qu'est-ce qu'il a fait Hollande ? Même Aubry a critiqué son bilan à la tête du parti socialiste. Il n'a pas d'arguments et ça se voit au fur et à mesure". Fermez le banc.
"A l'heure d'internet qui isole, important les meetings"
Ce n'est donc pas du côté de l'adversaire PS que les jeunes sarkozystes voient la difficulté pour leur champion. Le défi ? L'image de Nicolas Sarkozy, cette foutue image que les autres candidats et les médias auraient construite de toutes pièces depuis cinq ans, à les entendre. "Au début de la campagne, c'était difficile", reconnaît volontiers Julien, 22 ans, militant niçois à l'accent ensoleillé. "Nicolas Sarkozy, on a sali son image. Mais sa remontée dans les sondages montre aux Français qu'il est le plus crédible de tous, notamment sur la crise. Reste que ce sera plus corsé qu'en 2007". Aux dires de Julie, militante très active de 21 ans, le président a eu la bonne intuition de démarrer sa campagne plus tôt que prévu. "Moi je le trouve encore plus actif qu'en 2007. Il se montre en ce moment plus proche des gens. Et puis on voit que ces 5 années l'ont changé. Il est plus posé, plus calme. Et il sait ce qui l'attend après grâce à son expérience. Pas Hollande".
La campagne électrique de Nicolas Sarkozy explique cet optimisme, même mesuré, des jeunes UMP. Leur candidat aurait su créer le déclic, notamment chez les bataillons de militants appelés à sa battre pour faire mentir les pronostics. "Moi c'est Villepinte, c'était fort", analyse Aude, 21 ans. "C'est là que j'ai senti le tournant de la campagne. Depuis les gens que l'on croise sont moins antisarkozystes. Quant aux sondages, les instituts affirment qu'il y a 2 ou 3 points de marge d'erreur. Si on ajoute les 30 % d'indécis... Ce qu'on entend ne veut donc rien dire".
Message de "père de famille"
Aude veut rappeler par ailleurs le rôle précieux des grands rassemblements collectifs dans une campagne. "A l'heure d'internet qui isole, c'est important ces meetings. Vous savez Twitter, ce sont des journalistes et des militants. C'est pas avec ça qu'on va toucher les gens mais avec des images fortes".
Le discours de Nicolas Sarkozy ce samedi laisse apparaître toute la difficulté pour un staff de campagne de contenter tout le monde. Pour Clément, sympathisant de 22 ans tout en mesure, "le candidat est resté un peu dans les règles avec un discours un peu sérieux pour des jeunes. Jeudi à Besançon, Sarkozy était plus original, drôle, et donc excellent. Là, on avait l'impression d'un meeting un peu faire-valoir pour faire passer un message très politique à l'ensemble des Français." Un message ? "Incontestablement celui du père de famille", lance Laura qui assistait à son tout premier meeting et qui a apprécié "ce discours sur la morale et les valeurs". Pendant près d'une heure, Nicolas Sarkozy a en effet déroulé un hymne à une jeunesse de France attachée aux valeurs traditionnelles de courage et d'amour de l'autre, citant pêle-mêle le pape, mais aussi les grandes figures qui ont fait la France et son héritage.
Une heure de conversations avec les jeunes sarkozystes éclaire au final ce qu'on sait depuis longtemps de la droite française : lorsque le chef donne le signal de la bataille, les troupes se battent en ordre bien rangé et le camp se rassemble à l'heure du combat final. "Quand je pense aux articles il y a six mois sur la multitude des candidatures à droite, c'est comique non ?", tacle gentiment Romain, étudiant parisien, en direction du journaliste, "forcément de gauche" plaisante-t-il. Reste que malgré leur totale incompréhension du personnage Hollande "qui se fout de la gueule des Français avec son flou" (Bastien, Paris), aucun ne pense la partie gagnée. "Ça se jouera à rien", disent-ils, la tête déjà aux tractages d'entre-deux-tours. Et contrairement a tant de Francais, ils l'aiment cette campagne.
Leur ressenti est intéressant au moment où cette drôle de campagne annonce une forte abstention et probablement des surprises. "Sarkozy, il ne dit pas ce que les gens veulent entendre. Il assume ses positions et donc cela crée de la confiance. Moi j'ai confiance", explique Alix, 20 ans, pétillante étudiante de Paris. "Mais sur l'issue finale, ce sera difficile car beaucoup de gens sont en colère à cause de la crise. Mais bon, Hollande est tellement pas crédible".
Ce manque de crédibilité supposé du candidat socialiste soude tous les jeunes UMP rencontrés samedi porte de Versailles. Pas un pour nuancer le propos sur l'adversaire. Constance, 26 ans, la soeur aînée d'Alix, explique comme une évidence que "les socialistes n'ont pas de chance avec leur candidat. Il y a les socialistes, il y a les antisarkozystes mais je n'ai jamais entendu parler de hollandistes !", affirme-t-elle. "Nan mais qu'est-ce qu'il a fait Hollande ? Même Aubry a critiqué son bilan à la tête du parti socialiste. Il n'a pas d'arguments et ça se voit au fur et à mesure". Fermez le banc.
"A l'heure d'internet qui isole, important les meetings"
Ce n'est donc pas du côté de l'adversaire PS que les jeunes sarkozystes voient la difficulté pour leur champion. Le défi ? L'image de Nicolas Sarkozy, cette foutue image que les autres candidats et les médias auraient construite de toutes pièces depuis cinq ans, à les entendre. "Au début de la campagne, c'était difficile", reconnaît volontiers Julien, 22 ans, militant niçois à l'accent ensoleillé. "Nicolas Sarkozy, on a sali son image. Mais sa remontée dans les sondages montre aux Français qu'il est le plus crédible de tous, notamment sur la crise. Reste que ce sera plus corsé qu'en 2007". Aux dires de Julie, militante très active de 21 ans, le président a eu la bonne intuition de démarrer sa campagne plus tôt que prévu. "Moi je le trouve encore plus actif qu'en 2007. Il se montre en ce moment plus proche des gens. Et puis on voit que ces 5 années l'ont changé. Il est plus posé, plus calme. Et il sait ce qui l'attend après grâce à son expérience. Pas Hollande".
La campagne électrique de Nicolas Sarkozy explique cet optimisme, même mesuré, des jeunes UMP. Leur candidat aurait su créer le déclic, notamment chez les bataillons de militants appelés à sa battre pour faire mentir les pronostics. "Moi c'est Villepinte, c'était fort", analyse Aude, 21 ans. "C'est là que j'ai senti le tournant de la campagne. Depuis les gens que l'on croise sont moins antisarkozystes. Quant aux sondages, les instituts affirment qu'il y a 2 ou 3 points de marge d'erreur. Si on ajoute les 30 % d'indécis... Ce qu'on entend ne veut donc rien dire".
Message de "père de famille"
Aude veut rappeler par ailleurs le rôle précieux des grands rassemblements collectifs dans une campagne. "A l'heure d'internet qui isole, c'est important ces meetings. Vous savez Twitter, ce sont des journalistes et des militants. C'est pas avec ça qu'on va toucher les gens mais avec des images fortes".
Le discours de Nicolas Sarkozy ce samedi laisse apparaître toute la difficulté pour un staff de campagne de contenter tout le monde. Pour Clément, sympathisant de 22 ans tout en mesure, "le candidat est resté un peu dans les règles avec un discours un peu sérieux pour des jeunes. Jeudi à Besançon, Sarkozy était plus original, drôle, et donc excellent. Là, on avait l'impression d'un meeting un peu faire-valoir pour faire passer un message très politique à l'ensemble des Français." Un message ? "Incontestablement celui du père de famille", lance Laura qui assistait à son tout premier meeting et qui a apprécié "ce discours sur la morale et les valeurs". Pendant près d'une heure, Nicolas Sarkozy a en effet déroulé un hymne à une jeunesse de France attachée aux valeurs traditionnelles de courage et d'amour de l'autre, citant pêle-mêle le pape, mais aussi les grandes figures qui ont fait la France et son héritage.
Une heure de conversations avec les jeunes sarkozystes éclaire au final ce qu'on sait depuis longtemps de la droite française : lorsque le chef donne le signal de la bataille, les troupes se battent en ordre bien rangé et le camp se rassemble à l'heure du combat final. "Quand je pense aux articles il y a six mois sur la multitude des candidatures à droite, c'est comique non ?", tacle gentiment Romain, étudiant parisien, en direction du journaliste, "forcément de gauche" plaisante-t-il. Reste que malgré leur totale incompréhension du personnage Hollande "qui se fout de la gueule des Français avec son flou" (Bastien, Paris), aucun ne pense la partie gagnée. "Ça se jouera à rien", disent-ils, la tête déjà aux tractages d'entre-deux-tours. Et contrairement a tant de Francais, ils l'aiment cette campagne.
N.B. : Les jeunes qui figurent sur la photo d'illustration
ne sont pas ceux interrogés dans l'article.

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