lundi 30 avril 2012

A Toulouse, Sarkozy défend sa "France forte", fière de la Nation

A une semaine du second tour, Nicolas Sarkozy a mis en mots le slogan qui a servi sa campagne depuis l'annonce de sa candidature. Une "France forte" dont il a détaillé les divers aspects lors d'un meeting à Toulouse, dimanche. Devant plusieurs milliers de sympathisants, - des centaines d'autres à distance, son intervention étant retransmise sur écrans géants au cours de sept rassemblements régionaux tenus par des personnalités de l'UMP - le président-candidat a appelé ses concitoyens à "être fiers d'être français". "Je ne veux pas laisser la France se diluer dans la mondialisation, voilà le message central du premier tour", a-t-il lancé, faisant référence aux scores de Jean-Luc Mélenchon (11,1%) et Marine Le Pen (17,9%). Un électorat Front national, courtisé depuis dimanche dernier, qui pourrait être séduit par l'éloge de la Nation et des frontières fait par le candidat de l'UMP.

Ce dernier a souligné que "l'Europe a trop laissé s'affaiblir la Nation". "Les pays qui gagnent aujourd'hui, ce sont les pays qui croient dans l'esprit national". Nicolas Sarkozy a ainsi accusé "la pensée unique, le système, notamment le système médiatique" d'avoir "confondu le sentiment national, qui est hautement respectable, avec le nationalisme qui est une idéologie profondément dangereuse". Pour lui, pas question de confondre "l'amour de la patrie avec la haine des autres", qui est un "sentiment détestable", opposant ainsi "le patriotisme" qui est donc "l'amour de la patrie", au "nationalisme" qui est la "haine de l'autre". Une manière de se démarquer du Front national.

Le candidat UMP a défendu la Nation, qui "est d'abord le partage d'une identité collective" et "a fait naître la République". Une "France forte", car "quand on est fort, on n'a pas peur de s'ouvrir, d'aller vers les autres. Quand on ne défend pas la Nation, on est faible", a-t-il lancé. "La France forte s'ouvre au monde, la France faible se ferme au monde", a-t-il poursuivi. Il a également mis en valeur "l'identité" des Français, dans les domaines politiques, économiques ou culturels. "Nous ne sommes pas supérieurs aux autres, mais nous sommes différents des autres et nous voulons qu'on respecte cette différence", a-t-il déclaré. Et pour défendre cette "identité française", le président-candidat a annoncé vouloir "remettre les frontières au coeur de la politique car je ne veux pas d'un monde sans limites".

Hollande "défilera derrière les drapeaux rouges de la CGT" le 1er mai

Il a ainsi insisté à plusieurs reprises sur "l'importance cruciale des frontières dans la mondialisation", alors qu'"on a voulu effacer toutes les frontières", au nom de la libre circulation des capitaux. "La France a voulu l'Europe. Elle attend de l'Europe qu'elle protège les peuples européens", a-t-il encore ajouté. Anticipant les critiques sur la tonalité de son propos, il a préféré en rire, indiquant qu'il "vaut mieux faire des discours que l'on commente plutôt que des discours ennuyeux". "Je ne désigne personne, mais si vous pensez à quelqu'un, tant mieux", a-t-il alors lancé au public qui a répondu avec des "Hollande en congés, Sarkozy à l'Elysée!". D'autres piques ont aussi été envoyées à destination du candidat socialiste, notamment en matière économique.

Nicolas Sarkozy a ainsi voulu rappelé que son rival socialiste "s'était précipité" en Espagne pour rencontrer l'ancien chef du gouvernement Zapatero. "Monsieur Hollande va-t-il poursuivre la même politique que celle de Monsieur Zapatero qui a fait tant de bien en Espagne? L'Espagne ou la Grèce? Non merci", a déclaré le président-candidat. Dernière allusion au candidat du PS: le 1er mai. Alors que la candidat UMP a donné rendez-vous à ses sympathisants pour son meeting au Trocadéro, à Paris, le jour de la fête "de tous ceux qui travaillent et ont travaillé", il a affirmé qu'"il y aura une différence entre François Hollande et moi". "François Hollande défilera derrière les drapeaux rouges de la CGT. François Hollande défilera à ce moment-là avec ceux qui divisent la France, et moi je parlerai à vous, devant une marée de drapeaux tricolores", a-t-il conclu.

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