La séance a en effet été émaillée d'incidents et de
suspensions. "Nous avons été à bonne école pendant 5 ans, vous nous avez habitué
à dire votre position", a ironisé M. Copé, maintenant sur les bancs de
l'opposition. Plusieurs anciens ministres du gouvernement Fillon ont donné de la
voix. Le PS "fait les poches des classes moyennes", a dénoncé Laurent Wauquiez.
"Vous êtes en train de vous scotcher l'étiquette de ceux qui piquent de
l'argent aux pauvres!", a lancé Pierre Lellouche (UMP). "Allez jusque bout du
raisonnement, si vous pensez que ceux qui font des heures
supplémentaires prennent les emplois des autres, alors supprimez les
25%" (de majoration de salaire)", a provoqué Xavier Bertrand. Les aides aux
heures supplémentaires concrétisaient le "travailler
plus pour gagner plus" voulu par Nicolas Sarkozy. "Vous voulez pilonner!", a
répliqué le député écologiste Eric Aulazet. "Vous voulez vous refaire la cerise
avec les classes moyennes, avec celles et ceux qui vous ont sanctionnés!",
a-t-il accusé.
Certains députés n'ont pas pu voter
D'incidents en incidents, la séance a été levée avant que les
députés n'entament l'examen des amendements. Le débat va donc se poursuivre
mercredi alors que la suppression des exonérations fiscales, qui n'étaient pas
prévu au départ, a déjà donné lieu à un cafouillage dans la majorité. La
commission des Finances a opté lundi pour une entrée en vigueur le 1er juillet
de cette année, et Matignon a dit sa préférence pour le 1er août. En marge des
débats, le rapporteur général du Budget, Christian Eckert (PS), a d'ailleurs
regretté qu'"un manque de coordination" dans la majorité sur ce point "occulte
le fond du sujet".
Avant le dîner, les députés avaient voté (61 voix contre 48) la
suppression de la TVA
sociale, autre mesure emblématique du quinquennat de Nicolas
Sarkozy. De nouveaux députés de la majorité pas encore au fait de la rapidité
du vote électronique, n'ont pas eu le temps de voter. Le débat, plus riche et
serein que celui du soir, s'était focalisé sur les raisons du manque de
compétitivité de l'industrie française. L'augmentation de la TVA (+1,6 point)
devait financer une baisse de 13,2 milliards d'euros de cotisations patronales
à la branche famille de la sécurité sociale. Promesse de campagne de François
Hollande, elle figurait à l'article 1er du budget rectificatif 2012, dont
l'Assemblée nationale a entamé l'examen lundi. Ce projet de loi de Finances
rectificative contient au total 7,2 milliards d'euros de hausses d'impôts et 1,5 milliard
de gel de dépenses. Le détail du gel dans ces dépenses n'est pas connu. Prévus
initialement pour durer jusque mercredi soir, les débats sur le projet de loi
de Finances rectificatif pourront se poursuivre jusque vendredi.
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