Entre PSA et le gouvernement,
l'heure est à l'apaisement. Après un entretien avec Jean-Marc
Ayrault aux allures de réunion de crise, deux jours avant l'annonce
officielle du détail du plan social du groupe automobile en CCE, Philippe
Varin, président du directoire de PSA,
s'est "clairement engagé" à prendre des mesures "tenant compte des demandes" de
François Hollande et du gouvernement. Un ton bien différent de celui qui
prévalait il y a quelques jours, lorsque Arnaud
Montebourg, et même François Hollande, multipliaient les
accusations à l'égard des dirigeants du groupe. Le ministre du Redressement
productif, en particulier, s'était alors attiré de virulentes critiques de
l'opposition et de l'actionnaire de PSA.
Agitation néfaste... ou méthode efficace ? Dans les colonnes de
Libération, qui titre sans détour "A quoi sert Montebourg ?",
le ministre reste sur la même ligne. Interrogé sur d'éventuels regrets quant à
l'utilisation de certaines expressions comme "dissimulation" à l'encontre de la
direction de Peugeot concernant l'avenir du site d'Aulnay, le ministre persiste
et signe, affirmant que "ces mots ont été pesés".
"Mon ministère n'est pas celui des mondanités"
"Je ne veux en aucun cas blesser le groupe PSA. Ni ses dirigeants, ni ses salariés. J'ai personnellement
une histoire affective avec cette marque, comme beaucoup de Français",
déclare-t-il dans cette interview à Libération. "Je veux protéger l'avenir de
cette entreprise, de ses usines en France, de ses salariés", ajoute Arnaud Montebourg, qui prépare un plan de soutien à
l'automobile. "Mon ministère n'est pas celui des mondanités, c'est celui de
l'action et du rassemblement patriotique au service de notre industrie",
assure-t-il. "Nous n'esquiverons pas les problèmes et les désaccords. Nous
n'enfouirons pas les dossiers comme nos prédécesseurs dans les armoires
profondes de la République. Ma méthode, c'est la négociation franche pour,
ensuite, rassembler tout le monde autour des difficultés et les surmonter
ensemble", explique le ministre, soulignant que "nous sommes dans une situation
d'urgence économique et sociale qui exige que chacun fasse un effort".
Concernant le fait que PSA laissait
entendre que ses propos avaient fragilisé le groupe, Arnaud
Montebourg rétorque : "je ne suis pas le ministre du cours de Bourse".
Tout en se disant "parfaitement conscient que nous vivons dans un univers de
marché", il insiste sur le fait que "8000 familles" sont "menacées par le
chômage". "L'émergence du low-cost a conduit aux délocalisations dans beaucoup
trop de secteurs, notamment dans l'automobile", analyse-t-il. "On ne peut pas
accepter que la concurrence libre et non faussée, c'est à dire sauvage, aille
jusqu'à détruire les emplois et les outils de production". Interrogé sur
l'efficacité de son action, Arnaud Montebourg appelle
à en juger les effets "dans cinq ans", faisant "le pari que le groupe PSA et beaucoup d'autres seront alors plus puissants
qu'aujourd'hui".
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