samedi 21 juillet 2012

Moscovici en tournée américaine

Objectif : rassurer, rassurer, rassurer. Jeudi, Pierre Moscovici s'est offert une journée-marathon à Washington avec comme seul ambition de porter un message "d'optimisme" aux grands argentiers du globe sur la crise en zone euro. "J'ai senti (que mes interlocuteurs, ndlr) étaient préoccupés par cette situation et qu'ils voulaient être rassurés sur notre volonté d'avancer. Je me suis efforcé de le faire", a déclaré à la presse le ministre français de l'Economie.
Arrivé mercredi, Pierre Moscovici a entamé son périple en rendant visite à un de ses prédécesseurs à Bercy, Christine Lagarde, aujourd'hui à la tête d'un Fonds monétaire international (FMI) placé aux premières loges de la crise du Vieux Continent. Devant le siège du Fonds, le ministre a assuré qu'il venait délivrer "un message de confiance et d'optimisme" à sa compatriote. "Je suis là pour (...) lui expliquer que l'Europe est en train de trouver, je crois, des solutions à ses difficultés", a-t-il ajouté, se référant ici au dernier Conseil européen qui a décidé de venir en aide aux banques espagnoles.

"Un message de confiance et d'optimisme"

Mais s'il a rappelé que l'Europe avait toujours "besoin" du FMI, Pierre Moscovici était aussi venu chercher des explications aux prévisions de croissance du FMI. Dans sa mise à jour de ses perspectives mondiales, le Fonds n'a en effet pas épargné la France, révisant à la baisse sa prévision de croissance pour 2013 à 0,8%, sensiblement moins que l'estimation gouvernementale de +1,2%. "Je veux avoir un échange pour voir comment le FMI arrive à ses conclusions", a indiqué le ministre avant la rencontre, défendant la "sincérité" de sa prévision. "Nous prenons en compte ce qui est aussi en train de changer, c'est que l'Europe se retourne vers la croissance", a-t-il ajouté.
Après Christine Lagarde, Pierre Moscovici s'est invité à la table de deux des plus hauts responsables économiques aux Etats-Unis : le président de la Banque centrale (Fed), Ben Bernanke, et son homologue américain, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner. Et il y avait du boulot pour les convaincre de la prise de conscience européenne, ce dernier ayant déclaré la veille de cette rencontre que le risque le "plus important" pour la reprise mondiale provenait de la zone euro, et que les dirigeants européens ne s'étaient "pas assez éloignés du bord du précipice". Réponse du ministre français : "Nos interlocuteurs ont parfois le sentiment que le verre est à moitié vide mais tous savent qu'il est en train de se remplir alors qu'il était un peu à sec".

Aucun commentaire: