En très fin connaisseur de son parti, un dirigeant socialiste avait prévu dès le
printemps le scénario en cas de victoire : "pour le congrès d'automne, ce
sera une motion unique et puis circulez, y'a rien à voir. La crise rendra
l'unité des socialistes impérieuse". Les solférinologues qui avaient prévu
une nouvelle guerre des chefs pour succéder à Martine
Aubry à la tête du parti en ont été pour leurs frais. Mais les
choses ne se sont pas passées tout à fait comme prévu, avec une grande
inconnue : la patronne du PS va-t-elle, oui ou non,
briguer de nouveau le poste de Première secrétaire ? Le mystère demeure, avant
la pause du mois d'août. Et s'il n'empêche pas les vacanciers de dormir, il
continue à occuper les conversations dans les réunions de fédés du PS.
Si la maire de Lille avait toujours dit qu'elle ne souhaitait pas
rempiler pour un second mandat à Solférino, c'était avant la formation du
gouvernement Ayrault et son absence très remarquée. « Sans poste ministériel,
que va-t-elle donc devenir ? », se sont alors demandés ses camarades. Mais comme
toujours avec Martine Aubry, le cheminement est plus alambiqué que pour
d'autres. Et surtout, très secret.
"Nous avons
besoin d'un parti qui aide"
En attendant sa décision, les
socialistes ont commencé en juin et juillet à rejouer, chacun dans leur coin,
leur petite partition. Les amis de François
Hollande, les proches de Moscovici-Peillon, les partisans de Benoît
Hamon... Les initiatives commençaient à se préparer en vue de la rentrée de
septembre, et surtout du congrès du mois d'octobre où les différentes motions
sont soumises au vote des militants. Rien de bien méchant mais mis bout à bout,
avec le gros temps social qui s'annonce, les ingrédients étaient réunis pour
voir poindre à nouveau des sons discordants au moment où le gouvernement
affrontera ses premières vraies difficultés.
Car avec la gauche au
pouvoir, quel doit être en réalité le rôle du Parti socialiste ? "Nous avons
besoin d'un parti qui aide le gouvernement à réussir dans la durée, mais aussi
qui prépare l'avenir", a affirmé Jean-Marc Ayrault à la presse la semaine
dernière. "Nous devons à la fois être un soutien et un acteur du changement", a
renchéri Martine Aubry. Face aux risques de désunion, les deux dirigeants ont
discrètement décidé de faire l'union, en prenant par surprise leurs camarades
début juillet. Sous l'œil bienveillant du président de la République qui ne
souhaite pas se mêler des affaires du parti. Officiellement...
http://lci.tf1.fr/politique/ps-aubry-partira-partira-pas-7425301.html
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