vendredi 3 août 2012

Entre le PS et les écolos, le traité de la discorde

La rentrée de septembre promet de faire des remous entre la majorité et les Verts. Le traité européen "sur la stabilité, la coordination et la gouvernance" (TSCG) sera présenté au Parlement pour ratification fin septembre. Ce "pacte budgétaire" impose aux Etats membres de l'UE de garantir l'équilibre de leurs comptes publics, à travers la "règle d'or". Comme en 2005 avec le traité constitutionnel, la question divise la gauche. Et crée une fracture au sein des écologistes. Le président du groupe EELV au Sénat et proche de Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, a déclaré jeudi sur BFMTV-RMC qu'il voterait "non" au traité. "Je ne peux pas dire qu'il y ait assez d'avancées politiques pour que ce traité soit autre chose que ce qu'il a été prévu par Merkel et Sarkozy, c'est-à-dire un traité extrêmement austère et excessivement rigoureux" a-t-il détaillé. Pour lui, cette prise de position ne le met cependant pas en marge de la majorité socialiste : "je ne crois pas qu'une majorité soit des gens qui lèvent le bras quand le président de la République dit quelque chose" a-t-il dit. "J'espère que le président de la République ne souhaite pas que sa majorité soit là à voter au canon toutes ses dispositions".

"Avec ce traité, nous sommes en dehors de l'accord qui nous lie"

Le risque d'imbroglio avec la majorité socialiste n'est pourtant pas loin. Mardi dernier, lors d’une réunion du groupe, les députés écolos ont décidé qu’ils voteraient tous "pareil", confie Denis Baupin, le vice-président de l'Assemblée nationale. Et pour l’heure, les élus du Palais Bourbon se déclarent plutôt hostiles au traité. "Nous ne souhaitons pas que nos prises de position posent problème avec la majorité socialiste. Mais avec ce traité, nous sommes en dehors de l'accord qui nous lie", déclare François De Rugy, co-président du groupe écolo, au JDD.fr. Comme son collègue du sénat Jean-Vincent Placé, François De Rugy penche pour un vote contre mais y va avec des pincettes : "Sur les points positifs qui ont pu être grappillés par François Hollande dans les négociations, par exemple sur la taxe Tobin, on souhaite savoir si c'est réellement effectif ou si c'est seulement une déclaration d'intention. Les députés attendent de voir ce qui sera proposé au vote. Ma position n'est pas définitive". Et d’ajouter comme une mise en garde : "La vie d'une majorité n'est pas univoque, ce n'est pas on est tous pour ou on est tous contre".
Les prises de position devraient se préciser après les journées d'été du parti à Poitiers, mi-août. La question du traité sera d’ailleurs au cœur d’un des grands débats de ces journées. Animée par un Daniel Cohn-Bendit pro-traité la table ronde s’annonce musclée. Déjà, l’eurodéputé tacle ses collègues réfractaires au traité en dénonçant une "posture" politicienne : "ils ne veulent pas rater l'occasion de prouver qu'ils sont à gauche" peste-t-il. "Il vient pour cogner sur Placé et moi. Sur l'Union européenne, il est devenu pavlovien et il veut nous faire passer pour des anti-européens", prévoit François De Rugy. Chez les écolos, députés et sénateurs hexagonaux semblent en décalage avec leurs camarades du Parlement européen. Début juillet, sur 16 eurodéputés, 7 ont voté en faveur d'une résolution approuvant le traité budgétaire, 6 se sont abstenus et seulement 3 ont voté contre, parmi lesquels Eva Joly. José Bové, alors partisan du non en 2005, a voté pour le nouveau texte. Les deux ministres écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin, n'ont pas souhaité quant à eux exprimer publiquement leur position.

1 commentaire:

Anne a dit…

"Les promesses n'engagent
que ceux qui y croient..."

Ras-le-bol de leurs bisbilles à tous !

Bon jour de Vénus Francis
biz Anne

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PS : bon anniversaire ce mois-ci !
(quel jour ?)
Je suis aussi née en août, de même qu'un de mes fils...